Reporters sans frontières réagit à la mise à l'écart d'Alain Genestar de la direction de Paris Match

« Alors qu'Alain Genestar est poussé au départ par le propriétaire de Paris Match, nous tenons à saluer son action à la tête du magazine depuis plus de sept ans. Sa mise à l'écart est brutale et inquiétante pour l'indépendance éditoriale de la rédaction. Elle ne semble reposer sur aucune raison économique puisque les ventes de l'hebdomadaire ont même augmenté ces derniers temps », a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. « Alain Genestar a passé 28 ans au sein du groupe Hachette Filipacchi Médias. Il a notamment été à la tête du Journal du Dimanche puis de Paris Match. Quand des membres de sa rédaction -notamment Michel Peyrard, détenu en 2001 en Afghanistan, par les Taliban- étaient en danger, il a fait preuve d'une mobilisation exemplaire », a ajouté Robert Ménard. « Le groupe Lagardère auquel appartient Hachette Filipacchi Médias avait érigé en principe la phrase de son fondateur, « ni censeur, ni complice », Jean-Luc Lagardère. Il nous semble important de revenir à ces fondements afin de protéger la rédaction de Paris Match des interférences politiques », a conclu l'organisation. La rédaction de l'hebdomadaire Paris Match a dénoncé, dans un communiqué de presse daté du 26 juin 2006, l'obligation faite à Alain Genestar de quitter son poste de directeur. Les journalistes du magazine affirment que la décision du propriétaire de Hachette Filipacchi Médias est liée à la couverture du 25 août 2005, montrant Cécilia Sarkozy, l'épouse du ministre de l'Intérieur, avec son compagnon de l'époque. Le numéro avait fort déplu au ministre qui s'était plaint auprès de la direction de Paris Match. La direction du groupe évoque, elle, une « déstabilisation de la rédaction » et un « différend déontologique ». La rédaction de Paris Match s'est dite prête à « toute action si la mise à l'écart d'Alain Genestar était effective ».
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Mise à jour le 20.01.2016