Reporters sans frontières prend acte de l'engagement du Premier ministre d'amender la loi sur l'identité nationale

Reporters sans frontières prend acte des déclarations du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, après l'acquittement de l'écrivain Elif Shafak, poursuivie pour “dénigrement de l'identité nationale” turque, laissant entendre que l'article ayant permis de la poursuivre pourrait être amendé. “Nous saluons ce premier pas et appelons Ankara à concrétiser ces déclarations. Tout doit être fait sans attendre pour que la législation turque évolue en conformité avec l'acquis européen Cette décision de justice intervient peu de temps avant le remise d'un rapport de la Commission européenne, le 8 novembre, consacré aux progrès législatifs d'Ankara. Nous espérons donc que l'approche de cette échéance sera propice à une évolution de la position des autorités turques sur cette question” a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse. Reporters sans frontières rappelle que l'article 301du nouveau code pénal demeure, notamment par son caractère vague, incompatible avec la liberté d'expression. Utilisé à maintes reprises pour poursuivre en justice des journalistes et écrivains - risquant jusqu'à trois ans de prison - il représente une épée de Damoclès destinée à dissuader les intellectuels de poursuivre librement leurs activités. La romancière turque Elif Sahafak, âgée de trente-cinq ans, a été acquittée quelques minutes seulement après l'ouverture d'un procès très médiatisé devant un tribunal d'Istanbul, consécutif à la parution de son livre “Le Père et le Bâtard“ (Baba ve Pic), revenant sur les massacres d'Arméniens sous l'Empire ottoman. Le Premier ministre turc déclarait aujourd'hui à l'agence Reuters : “Nous allons débattre de cette question avec l'opposition et trouver un consensus sur l'évolution de cette loi.”
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Updated on 20.01.2016