Reporters sans frontières demande des explications sur la fermeture du journal basque Euskaldunon Egunkaria

La police a arrêté, le 20 février 2003, dix journalistes et collaborateurs du journal en langue basque Euskaldunon Egunkaria, soupçonnés de "délit d'appartenance ou de collaboration avec l'organisation terroriste ETA". "La lutte nécessaire et légitime contre le terrorisme doit respecter le principe de la liberté de la presse, fondamental dans toute démocratie", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières dans un courrier adressé au ministre espagnol de la Justice, José-Maria Michavila. "Nous nous interrogeons sur l'opportunité de fermer des journaux alors même que la justice ne s'est pas encore prononcée sur les accusations portées contre les journalistes de Egunkaria. Nous vous demandons de bien vouloir nous fournir des explications sur cette décision, qui nous paraît hâtive au regard du manque d'informations précises sur les faits reprochés à la direction du journal", a-t-il ajouté. Un juge de l'Audience nationale a ordonné l'arrestation des dirigeants de Egunkaria, dont son directeur, Martxelo Otamendi, et de certains membres du conseil d'administration à Lezo, Bilbao, Andoain, Vitoria et Pampelune. Certaines rédactions ont été perquisitionnées et du matériel saisi. Les bureaux du quotidien à Andoain, Pampelune et Bilbao ont été mis sous scellés. Reporters sans frontières rappelle que le quotidien séparatiste basque Egin et la radio Egin-Irratia avaient été provisoirement fermés en juillet 1998, sur ordre du juge d'instruction Baltasar Garzón, dans le cadre d'une opération contre les réseaux de financement de l'ETA.
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Mise à jour le 20.01.2016