Reporters sans frontières demande aux autorités d'écouter les revendications du "mouvement du 18 octobre"

Huit personnalités tunisiennes d'opposition, dont Lotfi Hajji, président du Syndicat des journalistes tunisiens, ont entamé, le 18 octobre 2005, une grève de la faim illimitée pour exiger le respect de la liberté d'expression et d'association en Tunisie, ainsi que la libération de tous les prisonniers d'opinion. Reporters sans frontières appelle les autorités tunisiennes à prendre en considération les revendications de ce « mouvement du 18 octobre ». Cette grève de la faim a pour principal objectif de sensibiliser la communauté internationale aux nombreuses violations et atteintes aux libertés fondamentales en Tunisie, alors que ce pays va accueillir, du 16 au 18 novembre, la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI). La Tunisie est en proie à une véritable crise, et la situation ne cesse de se détériorer depuis l'interdiction imposée au Syndicat des journalistes tunisiens (SJT) et à la Ligue tunisienne de défense des droits de l'homme (LTDH) de tenir leur congrès. Mis à part Lotfi Hajji, les sept autres personnalités à l'origine de ce mouvement de grève sont : - Ahmed Néjib Chabbi, secrétaire général du Parti progressiste et démocratique ; - Hamma Hammami, porte-parole du Parti communiste ouvrier tunisien ; - Abderraouf Ayadi, vice-président du Congrès pour la République ; - Ayachi Hammami, président du comité de défense de l'avocat Mohamed Abbou et secrétaire général de la section de Tunis de la Ligue tunisienne des droits de l'homme ; - Mohamed Nouri, président de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques ; - Mokhtar Yahyaoui, magistrat et président du Centre pour l'indépendance de la justice et du barreau ; - Samir Dilou, avocat et militant des droits de l'homme. Ces huit grévistes sont suivis par un comité médical. Après huit jours de grève de la faim, ils souffrent tous d'asthénie, d'hypotension et de troubles du sommeil. Certains d'entre eux commencent à montrer des signes de déshydratation. Reporters sans frontières rappelle que Lotfi Hajji a été victime à maintes reprises d'entraves de la part du gouvernement tunisien. Après avoir été privé de son accréditation, ainsi que de sa carte professionnelle, il s'est également vu interdire d'ouvrir un bureau d'Al-Jazira à Tunis.
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Updated on 20.01.2016