Reporters sans frontières déçue et inquiète de la décision de l'Union européenne de lever partiellement les sanctions contre des dirigeants de l'Ouzbékistan

“Nous sommes déçus par la décision de l'Union européenne de lever partiellement les sanctions pesant contre des dirigeants de l'Ouzbékistan en décidant d'accorder des visas aux huit responsables auparavant interdits d'entrer dans l'espace européen”, a déclaré Reporters sans frontières. “Cette politique de dialogue nous apparaît de plus en plus risquée. Pour le moment, seule l'Union européenne fait des efforts. Tachkent devait fournir des preuves concrètes de sa volonté d'améliorer la situation des droits de l'homme. Elle se voit récompensée sans avoir accompli le moindre progrès. Dans ces conditions, nous craignons que la répression des défenseurs des droits de l'homme, des opposants et des journalistes indépendants ne se poursuive”, a précisé l'organisation de défense de la liberté de la presse. Le 15 octobre 2007, dans le cadre du réexamen tous les six mois des sanctions imposées à l'Ouzbékistan depuis le mois d'octobre 2005 - en réponse au refus des autorités d'autoriser une enquête internationale sur la répression des soulèvements d'Andijan en mai 2005 - les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont suspendu les restrictions de visas s'appliquant à huit représentants ouzbeks. A la veille de la célébration de la fête nationale ouzbèke, le 1er septembre 2007, Reporters sans frontières revenait sur les pressions accrues exercées sur les médias et les organisations non gouvernementales étrangères. Plusieurs organisations ayant leur siège à l'étranger ou financées par des fonds étrangers ont été contraintes de cesser toute activité, leurs accréditations ayant été annulées. Les persécutions contre les journalistes se sont poursuivies avec leur lot d'arrestations (Said Abdurakhimov, Alexei Volosevitch, etc.), de fermetures de journaux (Odamlar Orasida), de repentirs forcés (Umida Niazova, Gulbahor Turaeva) et d'exil pour échapper à la prison (Natalia Bushuyeva). Après la répression de la révolte d'Andijan, le 13 mai 2005, dont les victimes sont estimées par les organisations de défense des droits de l'homme à quelque huit cents personnes (187 selon les autorités ouzbèkes), l'Union européenne a voté la mise en place de sanctions à l'encontre de l'Ouzbékistan. Un réexamen tous les six mois est prévu. Le 13 novembre 2006, un premier allégement des sanctions avait été décidé. En mai 2007, quatre noms d'officiels ouzbeks avaient été retirés de la liste. Le même mois, l'UE initiait un dialogue consacré aux droits de l'homme dont la première rencontre s'est déroulée à Tachkent les 8 et 9 mai. L'Ouzbékistan figure à la 160e place du classement mondial 2007 de la liberté de la presse, rendu public ce jour par Reporters sans frontières.
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Mise à jour le 20.01.2016