Reporters sans frontières condamne sans appel les menaces contre Robert Redeker : « La censure idéologique ne doit pas se substituer au débat »

Reporters sans frontières s'insurge contre les menaces de mort reçues par le philosophe dès la parution de sa tribune dans Le Figaro du 19 septembre. L'organisation condamne avec la même fermeté l'interdiction en Tunisie et en Egypte de cette édition du quotidien.

Reporters sans frontières s'insurge contre les menaces de mort reçues par Robert Redeker, auteur d'une tribune sur l'islam parue dans Le Figaro du 19 septembre, et l'interdiction qui a frappé ce journal en Egypte et en Tunisie. Professeur de philosophie de 52 ans, Robert Redeker a cessé d'enseigner dès la parution de sa tribune intitulée « Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ? », pour être placé sous la protection des gendarmes. « Ces réactions violentes sont les signes inquiétants d'une confiscation du débat sur l'islam. Il n'est pas tolérable que de plus en plus souvent le recours à la menace, à la censure, se substitue à la controverse et au débat. C'est le propre d'une tribune libre que de chercher à frapper les esprits. Que les propos de Robert Redeker aient pu choquer se comprend. Que Le Figaro ait choisi de les publier relève de sa stricte responsabilité éditoriale. C'est dans les médias que le débat aurait dû s'élever. Si Le Figaro avait choisi de ne pas publier ce texte, en vertu d'un principe de précaution dénaturé tel qu'il s'est appliqué à Berlin avec la déprogrammation de l'opéra de Mozart " Idoménée ", c'est à une défaite de la liberté de penser que nous aurions assisté », a déclaré l'organisation. « Les réactions à la tribune de Robert Redeker lui donnent malheureusement raison quand il évoquait le risque d'une "surveillance idéologique" à laquelle il faut résister », a ajouté Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016