Reporters sans frontières appelle au respect de la liberté de presse pendant les élections autonomes au Pays basque et Galice

A quelques jours des élections autonomes au Pays basque et Galice le 1er mars 2009, Reporters sans frontières demande aux partis politiques espagnols de respecter la liberté de la presse et de cesser d'imposer des conditions qui limitent la capacité des journalistes à rassembler, élaborer et diffuser l'information de manière indépendante. "Les professionnels de la presse ne doivent pas être réduits à de simples auxiliaires et l'information ne saurait être assimilée à des outils de propagande électorale. Nous rappelons pour mémoire, et avec regret, le climat déplorable qui avait accompagné les élections législatives de mars 2008, et les nombreuses entraves posées à l'époque par les partis politiques, qui limitaient l'accès des médias aux candidats ou qui interdisaient les enregistrements des déclarations au cours de leurs réunions", a déclaré l'organisation "La couverture médiatique de tels enjeux ne peut se limiter aux seules déclarations effectuées par les partis politiques. Les débats électoraux télévisés et les conférences de presse doivent impérativement offrir un large espace aux questions. En tant que pays membre de l'Union européenne, l'Espagne se doit d'être exemplaire en la matière”, a conclu l'organisation. Miguel Ángel Artola, rédacteur en chef l'agence EIG et de Cambio 16, estime que "même si la campagne est aussi normale que les circonstances spéciales du Pays basque le permettent, la tendance des partis politiques et les cabinets à contrôler leurs communications porte atteinte à la liberté de la presse". "Nous n'avons pas reçu de plaintes relatives à la liberté de la presse, mais cela ne signifie pas pour autant qu'il n'y en a pas”, a déclaré pour sa part Lucía Odriozola, présidente de l'Association des Journalistes Basques (APV), qui insiste également sur l'obsession des partis politiques à vouloir contrôler l'information, et sur l'ingérence de la Commission électorale centrale dans le travail des journalistes. Reporters sans frontières appelle par ailleurs le mouvement terroriste Euskadi Ta Askatasuna (ETA) à suspendre ses attaques et les pressions exercées à l'encontre des médias. L'organisation rappelle qu'une quarantaine de journalistes vivent toujours sous protection policière. Les professionnels des médias ont toujours été dans la cible des terroristes, comme le souligne l'attaque du 31 décembre 2008 contre le siège de plusieurs médias à Bilbao, et l'attentat contre le journal El Correo, le 8 juin 2008. Dans la nuit du 15 janvier 2009, une bombe avait explosé près d'un relais de télévision à Hernani (province de Guipúzcoa, Pays basque), sans faire de victimes, et n'entraînant que peu de dégâts matériels. Le 20 novembre 2008, une bombe avait également explosé à Bilbao près d'un répétiteur de la chaîne de télévision publique TVE.
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Updated on 20.01.2016