Reparution d'un quotidien régional, absent des kiosques pendant trois jours

Le quotidien Correo del Caroní, édité à Ciudad Guayana (Est) et ouvertement critique vis-à-vis du gouvernement, a fait son retour dans les kiosques, le 15 décembre 2007, après une interruption de trois jours. Son directeur, David Natera, a confirmé à Reporters sans frontières avoir reçu de son fournisseur, la société DIPALCA, le papier en provenance du Chili nécessaire à l'impression du journal. David Natera avait accusé la Commission d'administration des devises (CADIVI), l'administration en charge du contrôle des changes en monnaies étrangères, de pénaliser certains journaux de province en raison de leur ligne éditoriale. La CADIVI avait assuré avoir débloqué 82 millions de dollars destinés aux publications, entre le 1er janvier et le 30 novembre 2007. La direction du quotidien El Impulso, basé à Barquisimeto (Nord-Ouest) et lui aussi marqué dans l'opposition, a annoncé disposer de papier d'impression pour le prochain mois et demandé la simplification des procédures de contrôle des changes. _______________________ 13.12.07 - La Commission de contrôle des changes répond aux accusations du directeur d'un quotidien absent des kiosques
En réponse aux accusations portées par David Natera, directeur du quotidien régional Correo del Caroní, absent des kiosques depuis le 12 décembre 2007, la Commission d'administration des devises (CADIVI) a affirmé, le jour même, avoir débloqué plus 82 millions de dollars pour l'importation du papier destiné à la publication des journaux entre le 1er janvier et le 30 novembre 2007. Le papier utilisé par le Correo del Caroní provient du Chili. La CADIVI n'a pas précisé le montant en dollars accordé à la DIPALCA, l'entreprise importatrice. L'autorité de contrôle des changes a souligné que sa priorité était de fournir des devises pour l'achat d'aliments, de biens sanitaires, d'équipements productifs et de matières premières. ------- 11.12.07 - Un quotidien régional absent des kiosques : "Le contrôle des changes ne doit pas servir à pénaliser certains médias" Reporters sans frontières s'inquiète de la non-parution annoncée du quotidien régional Correo del Caroní, édité à Ciudad Guayana (Est) et proche de l'opposition par sa ligne éditoriale. Selon son directeur, David Natera, le journal ne pourra pas sortir en kiosques son édition du 12 décembre 2007, et sans doute les suivantes, faute d'avoir pu s'acquitter en dollars des frais d'impression et d'importation de papier. La direction du quotidien met en cause le système du contrôle des changes instauré par le gouvernement, qui impose des démarches auprès d'une autorité ad hoc - la Commission d'administration des devises (CADIVI) - pour obtenir des devises étrangères. “Le cas du Correo del Caroní n'est pas le premier du genre et il est, en effet, assez surprenant que des entreprises de presse soient privées des devises sans lesquelles elles ne peuvent honorer leurs commandes de papier à l'étranger ou leurs frais d'impression. L'édition d'un journal coûte très cher et les autorités ne peuvent l'ignorer. La CADIVI n'a toujours pas donné suite aux réclamations du Correo del Caroní. Nous demandons au président de la Commission, Manuel Barroso, de faire le nécessaire pour débloquer la situation et permettre au Correo del Caroní de reparaître. Nous espérons, en l'occurrence, que le contrôle des changes, à l'instar de l'attribution de la publicité officielle, n'est pas devenu un moyen de pénaliser des publications en raison de leur ligne éditoriale”, a déclaré Reporters sans frontières. Dans une note à ses lecteurs publiée en une de son site Internet, le 11 décembre 2007, le Correo del Caroní a fait savoir que son édition du lendemain serait introuvable en kiosque, mais disponible sur le web. La direction du quotidien accuse le gouvernement, via son administration, d'avoir refusé la somme en dollars due à DIPALCA, société d'importation du papier servant à l'impression du journal, en provenance du Chili. Le directeur du journal a confié à Reporters sans frontières avoir engagé, pour l'heure sans succès, des démarches auprès de l'administration. David Natera est également le président du Bloc de presse vénézuélien, qui regroupe une quarantaine de journaux de province, tous proches de l'opposition. Au mois de novembre dernier, le quotidien El Impulso, édité à Barquisimeto (Nord-Ouest) a signalé n'avoir pas reçu depuis quatre mois les devises étrangères nécessaires au paiement de l'impression et du papier. Son directeur, Carlos Eduardo Carmona, a déclaré que le gouvernement se servait du contrôle des changes comme d'une “arme politique” contre les médias.
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Updated on 20.01.2016