Rapport annuel de l'Union nationale des journalistes somaliens : un bilan plus lourd qu'en 2010

L'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ), organisation partenaire de Reporters sans frontières, a rendu public, le 18 janvier 2012, son bilan annuel 2011 sur la liberté de la presse et les droits des journalistes en Somalie. Elle dresse un bilan inquiétant des violations subies par les médias et dénonce le silence et l'impunité qui règnent autour des crimes perpétrés contre les journalistes. Dans ce rapport, la NUSOJ fait état d'une année 2011 "pire que l'année 2010" et recense 4 journalistes tués, 7 journalistes blessés, 19 arrestations arbitraires, 7 medias attaqués et au moins 5 journaux poursuivis pour des cas de "diffamation". L'organisation déplore que les journalistes soient pris pour cibles par les autorités, les forces de sécurité mais aussi des milices et des particuliers. Elle dénonce des attaques "politiquement motivées et systématiques", voire "institutionnalisées", ne laissant aucune chance aux journalistes d'exercer leur profession sans crainte. La NUSOJ note également une recrudescence des poursuites judiciaires dans la région semi-autonome du Puntland (Nord-Est) et dans l'Etat autoproclamé du Somaliland (Nord), nouvelle technique pour verrouiller la presse et contrôler l'information diffusée. Première sur la liste des lieux les plus dangereux pour la liberté d'information : la région de Mogadiscio, la capitale, aux mains du Gouvernement fédéral de transition (TFG). Vient ensuite le Somaliland où les autorités ont décuplé les poursuites pour "diffamation, calomnie et fausse information". Enfin, le Puntland arrive troisième de ce classement, avec des suspensions de médias, des poursuites pénales ou encore des mauvais traitements de journalistes. L'organisation conclut en rappelant que l'"impunité est le pire ennemi de la liberté de la presse et des journalistes". La NUSOJ recommande au TFG, ainsi qu'aux autorités du Puntland et du Somaliland : - D'adopter et d'appliquer une politique de tolérance zéro vis-à-vis des crimes contre les journalistes et médias, - D'exercer un meilleur contrôle de la police et des forces de sécurité afin que cessent harcèlements, brutalités, arrestations arbitraires et meurtres de journalistes - D'arrêter de violer les droits des journalistes et de les menacer de poursuites judiciaires, ainsi que leurs organisations et dirigeants. La NUSOJ appelle enfin les organisations internationales à conditionner le soutien qu'elles apportent aux autorités somaliennes au "respect et à la protection des droits fondamentaux des journalistes et du peuple somalien en général". Télécharger le rapport annuel de la NUSOJ (en anglais) en version PDF ici :
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Mise à jour le 20.01.2016