Qui a tué le journaliste JP Joshi Pandit , dont le cadavre vient d'être retrouvé deux mois après sa disparition ?

Reporters sans frontières s'insurge contre l'assassinat de Jagat Prasad Joshi alias JP Joshi Pandit, journaliste de l'édition locale du quotidien maoïste Janadisha dans le district de Kailali, au sud de la région de Seti (Ouest). Le squelette du journaliste a été retrouvé dans une forêt du district. Il était porté disparu depuis le 8 octobre dernier. "Nous appelons les autorités népalaises à mener une enquête complète afin d'identifier et punir les responsables de ce crime. Le fait qu'un cadre maoïste a été cité comme suspect dans cette affaire doit inciter les autorités à ne négliger aucune piste. Cet homicide et les nombreuses agressions récentes, montrent que si les médias népalais ont recouvré la liberté après la chute du roi, ils n'ont toujours pas retrouvé la sécurité. Le gouvernement doit s'employer à faire respecter l'Etat de droit et lutter contre l'impunité sur tout le territoire", a affirmé Reporters sans frontières. Le 28 novembre 2008, après 52 jours de recherches, le squelette de JP Joshi Pandit a été retrouvé dans la forêt de Pragati Mahila à Malakheti, à 500 mètres de son domicile et à moins d'un kilomètre du commissariat le plus proche. La carte d'identité du journaliste, un téléphone portable, des vêtements et son permis de conduire ont été retrouvés sur les lieux. JP Joshi Pandit était président de la section locale de la Revolutionary Journalists Association (pro-maoïste). Le journal pour lequel il travaillait, Janadisha, est l'un des organes du Parti maoïste. Joshi Pandit a travaillé comme journaliste clandestin pendant dix ans, avant la réinstauration de la démocratie il y a deux ans. Une mission d'enquête de la Fédération des journalistes népalais (FNJ) s'est rendue à Kailali. Selon un représentant de Reporters sans frontières présent sur les lieux, des membres de la famille soupçonnent un homme d'affaires local, Lokendra Rawat, et son frère, Karan Rawat, d'être à l'origine de l'assassinat du journaliste. Joshi Pandit avait été menacé par Lokendra Rawat après la publication d'un article et de photos l'impliquant dans un trafic de peaux de tigre. Un frère du journaliste a également avancé l'hypothèse de l'implication d'un cadre maoïste local, Hari Chaudhari, dans cette affaire. Joshi Pandit a été la cible de menaces après qu'il avait critiqué les prises de position de Hari Chaudhari en faveur de l'indépendance d'une partie de la région du Terai. Après la publication de cet article dans Janadisha et le Dhangadhi Post Daily, Joshi Pandit avait été attaqué de nuit alors qu'il rentrait chez lui. Mais les responsables maoïstes locaux réfutent ces accusations. La police de Malakheti a arrêté trois suspects, dont Karan Rawat, et son frère, qui avaient pris la fuite après la découverte du corps. La police locale est dans l'attente des résultats de l'analyse ADN du squelette. Les membres de la famille affirment qu'ils ont subi des pressions de certains responsables maoïstes, et craignent pour leur vie. La FNJ a organisé, depuis le 30 novembre, des manifestations dans le pays, afin de demander que tout soit mis en oeuvre pour punir les auteurs de ce crime. Dans le district de Kailali, les médias ont appelé à une grève générale. Cette macabre découverte a lieu près d'un an après le meurtre du journaliste Birendra Shah par des cadres maoïstes, dans le sud du pays. Par ailleurs, Prakash Singh Thakuri, journaliste au quotidien Aajako Samachar, est porté disparu depuis juillet 2007. Son enlèvement avait été revendiqué par un groupe se réclament des maoïstes. Vidéo de la manifestation organisée à Katmandou, le 30 novembre, pour protester contre le meurtre de JP Joshi Pandit, avec un discours du secrétaire général de la FNJ, Poshan K.C : http://www.youtube.com/watch?v=r8ZxIFnHTOw&eurl=http://www.nepalnews.com/archive/2008/nov/nov30/news11.php