Quatre nouvelles arrestations à Téhéran : le silence complice de la communauté internationale

Alors que l’Iran a entamé une nouvelle série de négociations avec la communauté internationale sur le volet du nucléaire, la répression contre les journalistes et les net-citoyens se durcit. Depuis le début de la semaine, qui coïncide avec le début des discussions, pas moins de cinq journalistes ont été arrêtés et emprisonnés. Les autorités de la République islamique d’Iran profitent de ces négociations et du silence de la communauté internationale pour renforcer la répression contre les professionnels de l’information. Le 7 décembre 2010, des agents du ministère des Renseignements ont encerclé le siège du journal Shargh. Ils ont arrêté le directeur de publication, Ali Khodabaksh, et quatre autres journalistes : Ahmad Gholami, rédacteur en chef, Farzaneh Roustaei, responsable des pages internationales, et Keyvan Mehregan, chef du service politique. Ils ont été transférés dans un lieu inconnu. On ignore toujours les motifs de leur arrestation. Le quotidien réformateur Shargh a été suspendu à plusieurs reprises depuis son lancement en 2002. Après avoir été suspendu en 2008, le journal avait enfin pu ressortir en kiosque en mars 2010. Reporters sans frontières rappelle qu’Emadoldin Baghi, journaliste et figure emblématique de la défense des droits de l’homme, notamment de l’abolition de la peine de mort en Iran, a été incarcéré le 5 décembre. Il a été condamné à six ans de prison ferme (http://fr.rsf.org/iran-emadoldin-ba...). En outre, Saïd Malekpour, un jeune programmateur informatique, a été condamné, le 4 décembre dernier, par le tribunal de la Révolution à la peine capitale, à l’issue d’un procès inéquitable. Il avait été arrêté en 2007 par le Centre de surveillance des délits organisés instauré par les Gardiens de la Révolution. Selon sa famille, il aurait été soumis à de longues périodes d’isolement. Il aurait également été victime d’actes de torture pour le forcer à faire des aveux.
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Updated on 20.01.2016