Quatre nouveaux prédateurs de la liberté de la presse en Asie

Reporters sans frontières a ajouté les noms du Premier ministre népalais, du ministre de l'Intérieur du Bangladesh, des militants islamistes et des forces de sécurité dans le sud des Philippines à la liste des prédateurs de la liberté de la presse. Assassinats, tortures, emprisonnement et menaces, tout leur est bon pour museler les journalistes.

Reporters sans frontières rend publique aujourd'hui une liste actualisée des prédateurs de la liberté de la presse. Après avoir établi le 3 mai 2002 une liste de trente-sept prédateurs, Reporters sans frontières ajoute quatre nouveaux noms, tous originaires d'Asie. En juillet 2002, l'organisation avait déjà inclus le Premier ministre israélien, Ariel Sharon. - Les militants islamistes. Au Pakistan, ils ont assassiné le journaliste américain Daniel Pearl et s'en prennent violemment à certains journaux qu'ils accusent de "blasphème". En Algérie, ils ont tué des dizaines de reporters et continuent leurs menaces. Influencés par les taliban afghans, les "soldats de Dieu" s'attaquent aux journalistes "impies". - Altaf Hossain Chowdhury, ministre de l'Intérieur du Bangladesh. Depuis sa nomination à ce poste, en octobre 2001, plus de 150 journalistes ont été attaqués ou menacés. Et dans la majorité des cas, par des personnes affiliées ou protégées par le parti au pouvoir. Le ministre s'est montré incapable de mettre fin à ce climat d'impunité. - Les forces de sécurité dans le sud des Philippines. Quatre journalistes ont été tués depuis le 1er janvier 2001 sur l'île de Mindanao. Derrière ces meurtres, des policiers et des militaires. Grâce à la complicité de la hiérarchie, les enquêtes sont bloquées et les témoins menacés. - Sher Bahadur Deuba, Premier ministre du Népal. En promulguant l'état d'urgence, en novembre 2001, pour lutter contre le "terrorisme maoïste", le Premier ministre a accepté de couvrir les arrestations, tortures et menaces commises par les forces de sécurité à l'encontre des journalistes. M. Deuba a ainsi fait de son pays la plus grande prison du monde pour les journalistes. Les violations de la liberté de la presse ont des responsables et des commanditaires. Qu'ils soient président, ministre, procureur général, chef d'état-major, guide de la Révolution ou simplement leader d'un groupe armé, ces prédateurs de la liberté de la presse ont le pouvoir de faire emprisonner, enlever, torturer et, dans le pire des cas, assassiner des journalistes. Parce que ces prédateurs ont des visages, il faut les connaître pour mieux les dénoncer. Aussi, Reporters sans frontières a décidé d'en dresser les portraits. On retrouve Eduardo dos Santos (Angola), Abdallah ibn al-Seoud (Arabie saoudite), les services de sécurité (Autorité palestinienne), Alexandre Loukachenko (Biélorussie), Than Shwe (Birmanie), François Compaoré (Burkina Faso), Jiang Zemin (Chine), Carlos Castaño (Colombie), Manuel Marulanda et Nicolás Rodríguez Bautista (Colombie), Kim Jong-il (Corée du Nord), Fidel Castro (Cuba), Issaias Afeworki (Erythrée), ETA (Espagne), Meles Zenawi (Ethiopie), Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale), Jean-Bertrand Aristide (Haïti), Saddam Hussein (Irak), Ali Khamenei (Iran), Ariel Sharon (Israël), Khamtay Siphandon (Laos), Mouammar Kadhafi (Libye), Mahathir Mohamad (Malaisie), Islam Karimov (Ouzbékistan), Kirsan Ilioumjinov (République de Kalmoukie – Fédération de Russie), Joseph Kabila (République démocratique du Congo), Vladimir Poutine (Russie), Paul Kagame (Rwanda), Mswati III (Swaziland), Bachar el-Assad (Syrie), la mafia du kidnapping (Tchétchénie), Gnassingbé Eyadéma (Togo), Zine el-Abidine Ben Ali (Tunisie), Saparmourad Niyazov (Turkménistan), Hüseyin Kivrikoglu (Turquie), Leonid Koutchma (Ukraine), Nong Duc Manh (Viêt-nam) et Robert Mugabe (Zimbabwe).
Publié le
Updated on 20.01.2016

Asie - Pacifique

Toutes les publications