Quatre journalistes agressés par des policiers anti-émeute, l'un d'entre eux accusé d’“atteinte aux forces de l’ordre”

Reporters sans frontières condamne les attaques portées contre quatre journalistes du quotidien El Colombiano qui couvraient les manifestations du Premier mai à Medellín. Andrea Torres, Sebastián Carvajal, Juan Fernando Rojas et Esteban Vanegas ont été agressés par des agents de l’escadron mobile anti-émeute auxquels ils avaient pris soin de présenter leur carte de presse. C’est pourtant le photographe Esteban Vanegas qui a ensuite été accusé d’agression envers des agents du service public. Il a été relâché dans la nuit du 1er au 2 mai après 12 heures de détention. ”Cette attaque survient un peu plus d’un mois après que l’ONU a adopté une résolution sur la nécessité de la protection des journalistes dans le cadre de la couverture des manifestations pacifiques. Reporters sans frontières appelle les autorités colombiennes à appliquer cette résolution et à la faire respecter par les forces de l’ordre. Nous demandons au procureur général d’abandonner toutes les charges pesant contre Esteban Vanegas, ainsi qu’à ouvrir une enquête sur les policiers qui s’en sont pris aux journalistes,” déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Reporters sans frontières. Le Procureur chargé de l’affaire doit déclarer les charges dans un délai de 36 heures. L’accusation d’agression contre un agent du service public, particulièrement préoccupante, est passible d’un à trois ans de prison. La Colombie figure à la 126e position sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières.
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Mise à jour le 20.01.2016