Quatre directeurs de journaux envoyés en prison pour avoir repris un article qui a valu à un journaliste et un enseignant d'être arrêtés

Reporters sans frontières demande la libération de cinq journalistes et un enseignant incarcérés depuis le 14 et le 20 juin 2007 pour avoir publié un article sur une dissertation évoquant les frasques burlesques d'un président imaginaire. Pour démontrer l'absurdité de ces procédures, l'organisation publie l'intégralité de l'article incriminé.

Reporters sans frontières demande la libération de cinq journalistes et un enseignant incarcérés depuis le 14 et le 20 juin 2007 pour avoir publié un article sur une dissertation évoquant les frasques burlesques d'un président imaginaire. Pour démontrer l'absurdité de ces procédures, l'organisation publie ci-dessous l'intégralité de l'article incriminé. "Avec la dégradation de cette affaire, le Mali, salué comme une démocratie exemplaire en Afrique, prend le visage banal d'une république autoritaire, percluse de tabous et dangereuse pour ceux qui se montreraient irrévérencieux envers un chef de l'Etat intouchable. Nous sommes consternés par l'acharnement du procureur à envoyer des journalistes en prison, au mépris des standards démocratiques et de la présomption d'innocence. De plus, que le président Amadou Toumani Touré soit resté silencieux est incompréhensible", a déclaré l'organisation. Après avoir été convoqués par le procureur, le 20 juin en fin de journée, quatre directeurs de publication de journaux proches de l'opposition ont été inculpés et écroués pour "complicité d'offense au chef de l'Etat". Sambi Touré, directeur de publication d'Info-Matin, Ibrahima Fall, du Républicain, Alexis Kalambry des Echos, Haméye Cissé du Scorpion, ont rejoint à la prison centrale de Bamako Seydina Oumar Diarra, journaliste d'Info-Matin, et Bassirou Kassim Minta, professeur de lettres et censeur du Lycée Nanaïssa Santara. Ces deux derniers avaient été arrêtés, le 14 juin, après que le procureur de la République s'était autosaisi d'une plainte, suite à la publication d'un article intitulé "Lycée Nanaïssa Santara : la maîtresse du président de la République !". Le texte, paru le 1er juin, reprenait et commentait un sujet de dissertation au ton satirique donné par l'enseignant à ses élèves de 10e Lettres, dans lequel une "étudiante, prostituée économique" tombait enceinte d'un chef d'Etat et se battait pour la reconnaissance de son enfant. Les cinq hommes doivent comparaître le 26 juin devant le tribunal correctionnel de première instance de Bamako 3.

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Updated on 20.01.2016

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