Procès Egunkaria : la relaxe doit être prononcée.

A quelques jours du verdict du procès ouvert contre les journalistes du quotidien Euskaldunon Egunkaria, Reporters sans frontières espère que le juge se prononcera en faveur de la relaxe de tous les journalistes inculpés. Le 20 février 2003, la police espagnole a arrêté treize journalistes et membres du conseil d’administration du journal en langue basque Euskaldunon Egunkaria, soupçonnés de "délit d’appartenance ou de collaboration avec l’organisation terroriste ETA". Le juge de l’Audience nationale, la plus haute juridiction du pays, avait également ordonné la fermeture du journal. Considérant que Euskaldunon Egunkaria poursuivait les mêmes objectifs que l’ETA et contribuait à renforcer les structures de l’organisation terroriste en générant des sociétés-écrans, le juge Juan del Olmo a reconduit depuis le 21 juillet 2003 les mesures préventives contre le groupe : gel des capitaux, suspension des activités, fermeture des locaux de Egunkaria SA, de Egunkaria Sortzen SL et de la rédaction du journal. Sept années après le début de l’instruction, les liens supposés entre certains membres de la rédaction du quotidien Euskaldunon Egunkaria et l’organisation terroriste ETA n’ont toujours pas pu être démontrés. Les autorités judiciaires ne disposent manifestement pas d’éléments probants à tel point que le procureur lui-même demande aujourd’hui une relaxe qui constitue le seul verdict acceptable dans cette affaire. Nous appelons le juge à se prononcer en faveur de cette relaxe et à autoriser la réouverture immédiate d’Euskaldunon Egunkaria. Nous encourageons par ailleurs les autorités espagnoles à ne pas faire appel de cette décision. Une telle démarche n’apporterait absolument rien de plus dans ce procès » », a déclaré Reporters sans frontières. « La lutte contre le terrorisme menée par les autorités espagnoles est légitime. Les journalistes restent eux aussi victimes de la campagne de terreur de l’ETA menée à l’encontre des médias, obligeant certains à travailler sous escorte, voire à quitter le Pays basque. Mais les accusations de terrorisme et les sanctions qui les accompagnent ne peuvent être prononcées à la légère ni conduire à priver les lecteurs de leur droit à l’information », a ajouté Reporters sans frontières. « Il demeure inacceptable qu’un quotidien ait pu être fermé et censuré pendant sept ans sans qu’aucun jugement ait été prononcé. La longueur de la procédure judiciaire et la reconduction successive des audiences pendant autant d’années sont indignes d’un pays membre de l’Union européenne. Comme nous l’avions demandé précédemment, la réouverture d’Euskaldunon Egunkaria aurait pu être autorisée dans l’attente des verdicts », a poursuivi Reporters sans frontières. Voir communiqués de presse précédents : http://www.rsf.org/Reporters-sans-frontieres-demande,26447.html
Publié le
Updated on 20.01.2016