Prison et lourdes amendes pour un collaborateur de La Voix de Djibouti

Reporters sans frontières considère la condamnation de Maydaneh Abdallah Okieh, le 28 mai 2013, comme une forme d’acharnement des autorités et de la justice djiboutiennes contre les voix critiques, qu'ils soient journalistes, collaborateurs de médias, utilisateurs des réseaux sociaux ou militants de l'opposition. Alors que son dossier est vide, tout est fait pour punir cet homme dont le seul tort est d'avoir permis la circulation d'images dérangeantes pour la police et, au-delà, pour le pouvoir. Responsable technique du site d’informations La Voix de Djibouti, et par ailleurs chargé de l’information et de la communication de la coalition Union pour le salut national (USN) regroupant les partis politiques d’opposition, Maydaneh Abdallah Okieh a été condamné à 45 jours de prison ferme, 2 000 000 de francs Djibouti (8 600 euros) de dommages et intérêts et 200 000 francs Djibouti (860 euros) d’amende pour des images de répression policière postées sur son compte Facebook. --------- 27.05.2013 - Un collaborateur de La Voix de Djibouti emprisonné depuis 15 jours pour des images postées sur Facebook Reporters sans frontières lance un appel à la libération de Maydaneh Abdallah Okieh, détenu par les autorités djiboutiennes depuis le 15 mai 2013. Le responsable technique du site d'informations La Voix de Djibouti passera devant le juge le 28 mai 2013 pour répondre à une double accusation d’"outrage à un officier de police" et de "diffamation de la police". "Les charges retenues contre Maydaneh Abdallah Okieh sont sans fondement. Son dossier est vide. La réaction des autorités, qui lui reprochent simplement d'avoir diffusé des images pointant la responsabilité de la police dans la répression de manifestations pacifiques, illustre l’état de paranoïa du régime. Nous demandons la libération immédiate de ce collaborateur de média et l’abandon de toutes les charges retenues à son encontre", a déclaré Reporters sans frontières. Arrêté par la police à son domicile de Djibouti, Maydaneh Abdallah Okieh a d'abord passé quatre jours en garde-à-vue avant d'être placé, le 19 mai 2013, sous mandat de dépôt et transféré à la prison centrale de Gabode. Il lui est reproché d’avoir posté sur son compte Facebook des images de manifestants de l’opposition victimes de répression policière. La charge d’"outrage à un officier de police" concerne Elmi Daher Miguil dit Elmi Gess, commandant de police de Balbala, dans la banlieue de la capitale. Maydaneh Abdallah Okieh a plaidé comme journaliste collaborant à La Voix de Djibouti et comme activiste politique lorsqu'il est passé devant le juge pour la première fois, le 21 mai. Suite au transfert de son collaborateur à la prison centrale de Gabode, La Voix de Djibouti a publié sur son site, le 19 mai : "Nous avons appris que Maydaneh Abdallah Okieh a été victime de violence durant sa détention à la brigade criminelle de la police. Les 48 dernières heures, Maydaneh a été soumis à un traitement inhumain et dégradant dans des conditions extrêmes et sauvages". Djibouti se situe à la 167e place, sur 179 pays, dans le classement 2013 de la liberté de l'information publié par Reporters sans frontières. Pour plus d’information sur l’état de la liberté de la presse à Djibouti. Photo : La ville de Djibouti (ALEXANDER JOE / AFP)
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Updated on 20.01.2016