«Pourrais-je enfin parler à mon fils, Austin Tice ? »

Lors d’une conférence de presse au Press Club de Beyrouth, le 19 mai 2015, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Ayman Mhanna, directeur exécutif du Centre SKeyes pour la liberté de la presse et de la culture et Debra Tice, mère du journaliste américain Austin Tice kidnappé en Syrie le 14 août 2012, ont lancé un appel à la libération « la plus rapide possible » de ce dernier. Invoquant la résolution 1738 du Conseil de sécurité de l’ONU sur la protection des journalistes (2006) et la résolution 2319 exigeant la libération de toutes les personnes détenues arbitrairement en Syrie (2014), ils ont appelé à un soutien actif de tous les gouvernements qui entendent défendre la liberté de la presse. Alors que la détention du reporter vient de dépasser la barrière symbolique des 1000 jours, sa mère, qui a « toutes les raisons de penser » que son fils est vivant, a lancé un appel vibrant sous forme de questions à tous ceux qui auraient des informations sur la situation d’Austin, et notamment à ceux qui le détiennent : « est-ce que mon fils pourrait être autorisé à communiquer avec moi par téléphone ces jours-ci, pendant que je suis à Beyrouth ? ». Afin de faciliter d’éventuelles démarches, elle a ajouté une seconde question : « ceux qui détiennent mon fils pourraient-ils accepter de rencontrer un ami de la famille, connu de certains leaders chiites au Liban et au-delà, et de le laisser rencontrer Austin ? » Le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, a réclamé que le gouvernement américain ait plus que « des contacts directs périodiques » avec les autorités syriennes sur le cas d’Austin et demandé un effort « intense ». Il a évoqué les espoirs fondés sur la révision de la « politique des otages » initiée par Barack Obama à l’automne et présenté la campagne #FreeAustinTice, lancée par RSF aux Etats-Unis en février dernier avec le soutien de 300 journaux. Le directeur exécutif de SKeyes, Ayman Mhanna, a demandé le soutien de toutes les personnes et les institutions de la région qui peuvent fournir des informations sur la situation d’Austin et contribuer à sa libération. Lauréat du prix George Polk pour les grands reporters 2012 et du National Press Club Press Freedom Award en 2015, Austin Tice collabore avec les journaux Washington Post et McClatchy, et les chaînes de télévision CBS et BBC. «Le gouvernement syrien nie détenir Austin, mais nous espérons qu’il fera tout son possible afin de le ramener à la maison sain et sauf », ont ajouté Debra Tice et Christophe Deloire.
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Mise à jour le 20.01.2016