Pour Nassrin Sotoudeh, une course contre la mort

Voilà plus de cent jours que l’avocate et défenseur de la liberté d’expression, Nassrin Sotoudeh, a été arrêtée. Elle a entamé, la semaine dernière, sa troisième grève de la faim. Elle est déterminée à aller jusqu’au bout. Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix et présidente du Cercle des défenseurs des droits de l’homme, Jean-François Julliard, Secrétaire général de Reporters sans frontières et François Cantier, Président d'Avocats Sans Frontières France appellent à la libération de cette avocate, connue pour son combat pour la défense des prisonniers d’opinion devant les tribunaux iraniens. Reporters sans frontières s’inquiète du fait que la République islamique d’Iran s’en prenne aujourd’hui aux avocats, alors que les prisonniers d’opinion ont besoin d’eux. Les procès de journalistes et blogueurs se multiplient, les conditions de détention ne cessent de se détériorer. Pour Nassrin Sotoudeh, une course contre la mort Nassrin Sotoudeh est trois fois coupable aux yeux du régime des mollahs. D’être une femme de convictions. D’être une avocate de la cause des droits de l’Homme. Et d’oser porter la critique contre le régime iranien. Courageuse et sans concessions, Nassrin Sotoudeh répond toujours présente pour défendre les intellectuels, les journalistes, les blogueurs, les militantes de la cause des femmes ou les minorités ethniques et religieuses. Face à la répression qui a suivi le scrutin du 12 juin 2009, elle a pris fait et cause pour tous ceux dont les autorités iraniennes ne tolèrent pas la voix dissidente. Pilier du Cercle des défenseurs des droits de l’Homme de Téhéran, elle a de nouveau risqué sa liberté lorsque le régime a tenté de s’en prendre à la famille et aux collaborateurs de sa consœur Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix. Depuis le 5 septembre dernier, Nassrin Sotoudeh subit l’enfermement dans la terrible prison d’Evin. Isolée, régulièrement privée de visites, surveillée en permanence par cinq geôliers, elle conjure l’humiliation en multipliant les grèves de la faim. Son combat est le nôtre. Il doit mobiliser la communauté internationale et ses citoyens. Le régime iranien tente de briser une voix dont il redoute l’écho. En voulant réduire Nassrin Sotoudeh au silence, il nous impose une course contre la mort. La liberté doit triompher. Aucune répression, aucun enfermement ne peut arrêter une jeune société civile iranienne en devenir, dont Nassrin Sotoudeh est un porte-parole. Nous joignons notre voix à la sienne. Nassrin Sotoudeh doit vivre libre. Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix et présidente du Cercle des défenseurs des droits de l’homme
François Cantier, Président d'Avocats Sans Frontières France
Jean-François Julliard, Secrétaire général de Reporters sans frontières
Publié le
Updated on 20.01.2016