Poignardé à mort, Nolberto Herrera Rodríguez est le quatrième journaliste assassiné en 2014

La profession porte à nouveau le deuil au Mexique, au lendemain de l’assassinat de Nolberto Herrera Rodríguez, reporter de la chaîne d’informations Canal 9 dans le Zacatecas. Reporters sans frontières est peinée d’apprendre la mort de Nolberto Herrera Rodríguez, survenue le 29 juillet 2014. Le journaliste, qui officiait pour la chaîne d’informations Canal 9 en tant que cameraman et reporter, a été retrouvé à son domicile de Guadalupe, poignardé à plus de 20 reprises. Cet assassinat porte à quatre le nombre de journalistes tués en lien possible ou manifeste avec leur activité professionnelle au Mexique depuis le début de l’année. Une enquête a été lancée par le parquet fédéral, qui semble s’orienter vers la piste du crime passionnel. Les autorités ont toutefois déclaré qu’elles n’excluaient pas le mobile professionnel. “Nous exhortons le procureur général chargé de l’affaire à mener l’enquête avec célérité et dans le plus grand sérieux, déclare Camille Soulier, responsable du bureau Amériques de Reporters sans frontières. Au vu du nombre de journalistes assassinés, menacés ou molestés au Mexique pour leur activité, notamment en dehors de la capitale, il est crucial que la piste professionnelle soit pleinement considérée.” L’Etat du Zacatecas est tristement connu pour être une plaque tournante du narcotrafic. Outre la menace du crime organisé, les autorités locales exercent régulièrement des pressions sur les professionnels de l’information, menant souvent à l’autocensure ou à la censure. Le 13 mars 2013, le gouvernement du Zacatecas a ratifié un accord avec certains médias locaux afin que ceux-ci s’engagent à limiter leur couverture d’évènement violents. Cette initiative, appelée “pour notre image” est censée “changer la perception de l’insécurité” dans l’État. Le Mexique est 152e sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières en 2014.
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Updated on 20.01.2016