Plainte du PYD contre un journaliste au Kurdistan irakien

Lire en arabe (بالعربية) Reporters sans frontières dénonce la convocation, le 5 septembre 2012, du journaliste kurde syrien, Mohamed Abdu Hamu, plus connu sous le nom de Biradost Azizi. Originaire de Qamishli (nord-est de la Syrie), il est réfugié au Kurdistan irakien depuis son expulsion de Syrie en 2004. Le 5 septembre, Biradost Azizi a reçu un appel téléphonique du commissariat de Siwan à Suleimanieh, lui demandant de se rendre dans leurs locaux pour interrogatoire. Cette convocation intervient après le dépôt d’une plainte par deux membres de la branche syrienne du PKK (PYD), suite à la publication sur le site de la radio Nawa, par le journaliste, d’un reportage sur les événements qui se sont déroulés le 2 septembre 2012 à Amuda (région kurde de Syrie, à la frontière, au nord de Hassakah) entre partisans d’un changement du régime et supporters du Parti de l’Union démocratique (PYD). S’il a été relâché quelques heures, en début d’après-midi, la plainte n’a pas été levée. “Cette convocation d’un journaliste suite à une simple plainte, sans que le juge ait été saisi, soulève de véritables inquiétudes sur le fonctionnement de la justice au Kurdistan irakien. Elle vise à museler un journaliste qui dénonce le jeu régional du PKK et son utilisation du conflit syrien”, a déclaré l’organisation. Pour le journaliste contacté par Reporters sans frontières, “cette affaire est politique”. En juin dernier, l’organisation avait exprimé son appréhension quant à la sécurité du journaliste suite aux menaces proférées à son encontre par le PKK et sa branche en Syrie. Reporters sans frontières avait alors demandé aux autorités de la région autonome du Kurdistan irakien d’ouvrir des enquêtes sur les événements passés, et prendre toutes les mesures nécessaires afin de garantir la sécurité de Biradost Azizi. Il avait également été demandé au PKK de “condamner ouvertement les menaces proférées à l’encontre du journaliste ainsi que la tentative d’assassinat dont il a été victime”. Dans un courrier adressé le 22 juin à l’organisation, le PYD avait déclaré : “we have never and will not threaten anyone because of his opinion and attitudes, as we stand solid in the face of violence and the policy of threat and intimidation, whether it is physically or verbally, and we believe in constructive dialogue approach as the only way for the convergence of political views”. Toutefois, le PYD n’a pas condamné publiquement ces menaces et exactions contre ce professionnel de l’information.
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Updated on 20.01.2016