Perquisition au Midi Libre: une nouvelle violation du secret des sources

Reporters sans frontières proteste contre la perquisition, le 5 juillet 2006 au matin, du quotidien Midi Libre au siège du groupe Les journaux du Midi dans l'Hérault (Sud). Elle a été opérée par la division criminelle du Service régional de police judiciaire (SRPJ) de Montpellier, sous l'autorité d'un juge d'instruction. Les disques durs de cinq ordinateurs ont été copiés au cours de la perquisition. “Reporters sans frontières s'émeut de cette nouvelle attaque judiciaire à l'encontre de la liberté de la presse. Il est incroyable qu'on puisse porter plainte pour recel de violation du secret professionnel à l'encontre d'un média. Cette affaire montre, une fois de plus, la nécessité que la France se dote d'une loi sur la protection du secret des sources, trop fréquemment violée,” a déclaré l'organisation. La perquisition fait suite à une plainte déposée par Jacques Blanc, ancien président UMP du conseil régional du Languedoc-Roussillon, pour “violation du secret professionnel et recel de violation du secret professionnel”. Ce dernier reproche au quotidien d'avoir publié les 25 et 26 octobre 2005 le prérapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) sur sa gestion de la région de 1986 à 2004. Ce texte était un document de travail couvert par le secret professionnel, diffusé auprès de l'ancien président du conseil régional, Jacques Blanc, et de son président actuel, le socialiste Georges Frêche. Contacté par Reporters sans frontières, Philippe Palat, rédacteur en chef du Midi Libre, pense que les officiers de police cherchaient à savoir comment le journal avait obtenu ce prérapport. Il a précisé que “le Midi Libre a publié ce rapport avec toutes les précautions d'usage. Un droit de réponse de Jacques Blanc a été publié le 27 octobre 2005”. Pour M. Palat, cette affaire “est douloureuse en terme de liberté de la presse”. Roger Antech, directeur de la rédaction du Midi Libre, François Martin, rédacteur en chef adjoint, ainsi que les deux journalistes signataires des articles incriminés, ont été convoqués pour une audition au commissariat de Montpellier.
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Updated on 20.01.2016