Peines de prison confirmées

Le 11 mai 2010, la cour d'appel de Hô Chi Minh-Ville a confirmé en appel la condamnation de deux dissidents vietnamiens accusés de "subversion". Initialement condamnés respectivement à 5 et 16 ans d'emprisonnement, Le Cong Dinh, célèbre avocat et militant des droits de l'homme et Tran Huynh Duy Thuc, homme d'affaires, ont vu leur condamnation confirmée. Estimant qu'aucun nouvel élément n'avait été présenté, la cour a maintenu la peine de Tran Huynh Duy Thuc, peine record à ce jour à l'encontre d'un dissident. La cour a, par contre, diminué la peine du troisième accusé à avoir fait appel, Le Thang Long. Il a reconnu avoir "violé" la loi et a demandé la clémence des juges. Sa peine a été réduite de 5 à 3 ans et demi de prison. Un quatrième accusé, Nguyen Tien Trung, blogueur informaticien, condamné à leur côté en janvier dernier à sept ans de prison, n'avait quant à lui pas fait appel. Reporters sans frontières déplore ces jugements en appel à l'encontre de militants qui ont pacifiquement demandé plu -------------------------------------------------------------- 20.01.2010 - 33 ans de prison ferme infligés en quelques heures à des net-citoyens et militants démocrates Reporters sans frontières condamne fermemement les condamnations en série prononcées contre des blogueurs, cyberdissidents et militants des droits de l’homme ces derniers jours au Viêt-nam, au terme de procès bâclés et d’une parodie de justice. "Les autorités vietnamiennes sont engagées dans une véritable chasse aux sorcières contre les militants démocrates, et une diabolisation d’Internet, dont le potentiel de diffusion d’informations les effraie. La théorie du complot inspiré de l’étranger ne tient pas la route. Ces militants pacifiques font en réalité les frais de la paranoïa et des luttes de pouvoir au sein du Parti communiste chinois, dans le cadre des préparations du Congrès national qui se tiendra début 2011. Cette vague d’arrestations ne mettra pas fin aux débats sur l’avenir politique du pays. Les quatre dissidents deviennent des symboles fédérateurs de la lutte pour la liberté d’opinion et d’expression au Viêt-nam et à l’étranger. La communauté internationale doit condamner ces lourdes peines et faire pression sur le gouvernement pour obtenir la libération des militants. Nous demandons en particulier à l’Union européenne de suspendre symboliquement le Dialogue sur les droits de l’homme avec le Viêt-nam jusqu’à la libération des militants, et à l’ASEAN d’exprimer sa préoccupation croissante face à ces condamnations" a déclaré Reporters sans frontières. Le célèbre avocat Le Cong Dinh a été condamné à cinq ans de prison ferme et les militants démocrates Nguyen Tien Trung, Le Thang Long et Tran Huynh Duy Thuc écopent respectivement de 7 ans, 5 ans et, la peine la plus lourde, 16 ans ferme en vertu de l'article 79 du code pénal vietnamien. A ces peines s’ajoutent trois ans d’assignation à résidence pour tous, excepté Tran Huynh Duy Thuc, qui prend 5 ans. Ils comparaissaient ce mercredi 20 janvier, devant un tribunal de Ho Chi Minh-Ville. Le juge a reconnu les quatre militants coupables d’avoir « mis en danger la sécurité nationale », en « organisant des campagnes en collusion avec des organisations réactionnaires basées à l’étranger », destinées à « renverser le régime du peuple » « avec l’aide d’Internet ». Les proches des accusés, les diplomates et les journalistes étrangers n’ont pu avoir accès à la salle du tribunal. Ils ont dû suivre une retransmission télévisée de l’audience dans une pièce séparée. Des dizaines de policiers ont été déployés autour du tribunal. Sous la pression, Le Cong Dinh et Nguyen Tien Trung ont reconnu avoir violé la loi et avoir été influencés par les valeurs occidentales, mais sans avoir l’intention de renverser le pouvoir, ce qui aurait été pris en compte par le juge. Au contraire, Tran Huynh Duy Thuc aurait défié la cour et refusé de reconnaître sa culpabilité. Son frère a confié à la BBC que "Tran Huynh Duy Thuc a déclaré qu’il avait fait l’objet de fortes pressions et de mauvais traitements au cours de l’enquête et a réclamé le renouvellement de la composition du tribunal dans un souci de transparence. Mais sa requête a été refusée. Il a aussi clamé son innocence ». Le Thang Long, pourtant seulement accusé d’être un complice, aurait lui aussi refusé d’admettre qu’il avait commis une faute en envoyant des articles à une radio étrangère. La famille de Nguyen Tien Trung, qui a fait ses études en France, a fait part à Reporters sans frontières de sa profonde déception face à "ce jugement trop sévère pour des activités pacifiques démocratiques. Nous dénonçons l'accusation portée contre Trung d'avoir tenté de renverser le gouvernement car il ne fait qu'exercer les droits d'un citoyen. Son but est d’assurer un avenir meilleur pour le Viêt-nam, démocratique et respecteux des droits de l'homme. Nous allons continuer la mobilisation pour obtenir sa libération au plus vite". Trois autres militants vietnamiens, qui avaient notamment diffusé leurs idées sur Internet, ont été, le 19 janvier 2010, condamnés en appel à des peines de prison ferme. Le poète Pham Van Troi a écopé de quatre ans, l'ancien enseignant Vu Van Hung et le poète Tran Duc Thach, de trois ans. Signez les pétition sur http://freetrung.tk et http://www.thepetitionsite.com/petition/294288684
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Mise à jour le 20.01.2016