Octavin Williams retenu depuis deux jours derrière les barreaux libérien

Le journaliste Octavin T. Williams, du Nation Times, s’apprête à passer sa troisième nuit en prison à Monrovia. Les charges d’accusation retenues contre lui ne sont toujours pas connues.

Reporters sans frontière s’inquiète de la détention arbitraire du journaliste Octavin Williams du Nation Times retenu depuis deux jours au quartier général de la police à Monrovia. Arrêté le 3 juillet au motif que son véhicule n'était pas enregistré, la police a ensuite argué qu'il était aux arrêts pour avoir agressé le commissaire adjoint chargé des opérations, Abraham Kromah. Aucune charge n'a été officiellement retenue contre lui. Cette arrestation suit d'une semaine la publication dans le Nation Times un article accusant la présidente Ellen Johnson Sirleaf et son fils, Robert Sirleaf, d’hypothéquer les ressources du pays. Détenu dans une cellule qu'il partage avec des criminels en attente de comparution, il n'a pu recevoir la visite de sa famille ou de ses collègues. Le journaliste avait déjà eu mailles à partir avec le commissaire adjoint Kromah auparavant et Octavin Williams avait déposé une plainte contre lui à la suite des menaces de mort qu'il avait reçu. « Si elle refuse de l’inculper, la police doit remettre en liberté M. Williams » déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters sans frontières. « En gardant un journaliste derrière les barreaux sans aucune raison officielle, la police cherche seulement à intimider la profession et s’assurer de son silence. Toute cette affaire, depuis son arrestation jusqu’à sa détention n’est qu’un prétexte pour pousser les professionnels de l’information à l’autocensure ». Le Liberia occupe la 89e place sur 180 dans l’édition 2014 du Classement mondial sur la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. (photo : Octavin Williams)
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Mise à jour le 20.01.2016