Nouvelles agressions de journalistes

Reporters sans frontières a demandé l'ouverture d'enquêtes alors qu'une quinzaine de journalistes ont été agressés, lors d'incidents survenus entre partisans du pouvoir et opposants devant les bâtiments de la Cour suprême. Une grenade lacrymogène a également été jetée contre le siège de la chaîne Globovisión.

Le 2 août, Elianta Quintero, José Tarache et Juan Méndez, de Venevisión, Noé Pernía, César Sánchez et Wilmer Villasmil, de la chaîne RCTV, Paulo Pérez Zambrano, photographe du quotidien El Universal, Andry Lara, photographe du quotidien La Voz de Guarenas, et Alejandro Delgado Cisneros, photographe du quotidien El Nacional, ont été menacés par des partisans du président Hugo Chávez, alors que ces derniers bloquaient l'avenue Sucre de Catia et les rues du quartier populaire "23 de Enero", à Caracas, et que la police municipale tentait de disperser la foule. Par ailleurs, une équipe de la chaîne Televen, composée de Johann Merchán, du cameraman Orlando Chong et de son assistant Johnny Verdú, a été poursuivie par des partisans du gouvernement et contrainte de se cacher. Les journalistes ont finalement dû se déguiser pour échapper à leurs agresseurs. Plus tard, alors qu'ils couvraient les affrontements entre les manifestants et la police, un agent de la police municipale leur a arraché leur caméra et confisqué leurs films. Le 4 août, lors son allocution télévisée hebdomadaire "Aló Presidente", le président Hugo Chávez s'en est de nouveau pris aux journalistes, les traitant de "menteurs". Il a reproché à la presse de ne souligner que ce qui allait mal dans le pays. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ 05.08.2002 - Reporters sans frontières demande l'ouverture d'enquêtes sur les agressions subies par plusieurs journalistes
Reporters sans frontières a exprimé sa préoccupation alors que plusieurs journalistes ont été agressés, lors d'incidents entre partisans du pouvoir et opposants, devant les bâtiments de la Cour suprême (Tribunal Supremo de Justicia), à Caracas, les 30, 31 juillet et 1er août 2002. Dans une lettre adressée à Diosdado Cabello, ministre de l'Intérieur et de la Justice, l'organisation a demandé que des enquêtes soient ouvertes pour faire la lumière sur ces agressions. "Ces événements démontrent que la situation de la presse au Venezuela reste très difficile, en dépit du dialogue initié entre le gouvernement et l'opposition", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. "Il est impératif que les responsables soient identifiés et jugés", a-t-il ajouté, rappelant que des partisans du président Hugo Chávez sont mis en cause dans ces nouveaux incidents. Par ailleurs, Reporters sans frontières a demandé au gouvernement d'assurer la protection des journalistes, conformément aux directives de l'Organisation des Etats américains (OEA). Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Ray Avilés, de l'émission "24 horas", diffusée sur la chaîne Venevisión, a été menacé par des partisans supposés du président Hugo Chávez, le 30 juillet 2002. Le même jour, Yadiris Adrián, journaliste radio, a essuyé des jets d'œufs et d'objets. Le 31 juillet, Gabriel Osorio, photographe de l'hebdomadaire Primicia, a été agressé. De supposés partisans du pouvoir, l'accusant d'être un agent de la CIA, l'ont frappé, le blessant à la main gauche, et lui ont volé son matériel. Par ailleurs, aux alentours de quatorze heures, une grenade lacrymogène a été jetée contre le siège de la chaîne Globovisión. Le 9 juillet dernier, une grenade avait déjà été lancée contre les locaux de la chaîne. Le 1er août, Paulo Perez Zambrano, photographe du quotidien El Universal, ainsi que plusieurs autres photographes et cameramen ont également été agressés par des partisans prochavistes, a rapporté l'agence Associated Press. Par ailleurs, selon le quotidien El Nacional, un officier de police aurait saisi l'appareil et trois pellicules du photographe Alejandro Delgado Cisneros. Aux cours des affrontements, des véhicules des chaînes Venevisión, RCTV et Globovisión ont été endommagés. Ces incidents ont eu lieu alors que partisans du pouvoir et opposants manifestaient devant la Cour suprême, dont les membres examinent depuis le 30 juillet la possibilité de juger pour rébellion les anciens officiers impliqués dans le coup d'Etat du 11 avril 2002. Le 29 juillet, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a prolongé pour un délai de six mois les mesures de protection, adoptées le 30 janvier 2002, en faveur des chaînes Globovisión et RCTV. La Commission a demandé aux autorités vénézuéliennes de garantir la sécurité des journalistes et de mener à leur terme toutes les investigations concernant les actes d'intimidation et de violence commis contre les professionnels de l'information.
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Mise à jour le 20.01.2016