Nombreuses interpellations sur Midan Tahrir

Reporters sans frontières condamne les nombreuses interpellations survenues sur la place Tahrir, le 2 août 2011. Plus de quatre-vingt personnes ont été arrêtées. Parmi lesquelles, au moins huit professionnels de l’information. Certains sont toujours détenus. Reporters sans frontières demande leur libération immédiate. Le 1er août, l’armée et les forces de sécurité étaient intervenues pour démonter les dernières tentes au centre de la place, et déloger les derniers manifestants toujours présents malgré l’annonce de la levée du sit-in, le 31 août, à l’occasion du début du mois de Ramadan. Des photographes présents sur place se sont vu confisquer leur carte mémoire par les forces de l’ordre. Pour protester contre cette intervention, un rassemblement a été organisé le 2 août, au cours duquel plus de 80 manifestants ont été arrêtés. Parmi eux: Shaimaa Khalil, correspondante de la chaîne britannique BBC, qui a été interpellée pendant quelques heures; Abd Al-Rahman Ezz, journaliste pour la nouvelle chaîne 25 January Channel ; Ahmad Mustafa Abd-al-Qadir du quotidien Al-Youm Al-Sab’e, les journalistes Amr Wahid Riyad et Amr Hussein, les photographes Ahmad Hamdy du nouveau quotidien Al-Tahrir et Mahmoud Mohamed Al-Debis du site Al-Doustor, tous placés en détention par l’armée dans la matinée et dont Reporters sans frontières est sans nouvelles. Ces interpellations sont intervenues dans un climat lourd de tensions, à la veille de la tenue du procès de l’ancien président Hosni Moubarak. Par ailleurs, le 23 juillet dernier, plusieurs journalistes de la chaîne ONTV se sont vu interdire, par des inconnus, l'accès au quartier d'Al-Abbasseya (Caire), où les participants d’une marche pacifique demandant le départ du Conseil suprême des forces armées (SCAF) ont été agressés par les forces de l’ordre. Nasser Nouri, Hisham Mohamed, Omar Zuhairi, Basma Fat'hi et Salah Said, qui faisaient un reportage, pour le journal en ligne Al-Dostor, ont également été agressés. Le 15 juillet, Ahmed Ramadan, reporter du journal en ligne indépendant El-Badil, a violemment été pris à partie par des manifestants qui l’ont accusé de ‘trahison’, lors d'une manifestation en faveur du Conseil supérieur des forces armées, place Roxy à Héliopolis (banlieue est du Caire). Ali Hassan, du journal indépendant Al-Youm Al-Sabe'i, a également été agressé par la foule. Le même jour, place Tahrir, des manifestants réclamant le départ du SCAF ont forcé les journalistes de la chaîne Modern TV (appartenant anciennement à Gamal Moubarak), ainsi qu'un correspondant de la chaîne gouvernementale Channel One, à quitter les lieux, les accusant d’avoir couvert de manière biaisée les manifestations sur Roxy Square. Le 12 juillet, Ashraf Kamal, correspondant du journal d'opposition Al-Wafd dans la province de Menya, a été agressé par un officier de police alors qu'il couvrait une manifestation au cours de laquelle avocats et juges réclamaient le transfert du Conseil d’Etat de la province d'Assiout dans le sud du pays à la province du Menya. Le journaliste avait présenté sa carte d'identité en plus de sa carte de presse à l'officier avant que celui-ci ne lui casse son téléphone portable et n'efface les vidéos et photos enregistrées.
Publié le
Updated on 20.01.2016