Neuf journalistes agressés lors d'une réunion syndicale

Reporters sans frontières dénonce les violences commises à l'encontre de dizaines de journalistes du quotidien Diario Crónica, à Buenos Aires, le 7 novembre 2005, lorsque des agents de sécurité d'une entreprise privée ont interrompu une assemblée syndicale. « Il semble que les journalistes aient servi ici d'exutoire à l'agressivité des agents de sécurité, alors que les premiers défendaient pacifiquement leurs droits. Nous demandons qu'une enquête soit menée et que les responsables soient punis », a déclaré Reporters sans frontières. Une dizaine de gardes de sécurité ont frappé les journalistes à coups de barres de fer et de matraques. Deux d'entre eux, Ricardo Fioravanti et Pablo Pereyra ont dû être transférés d'urgence en service de soins intensifs. Au total, neuf journalistes ont été blessés. Les agresseurs ont également prononcé des menaces de mort contre les employés du quotidien (« Vous vous rappelez des disparus ? », « Vous finirez tous morts »), faisant allusion au temps de la dictature militaire (1976-1983). Selon l'Union des travailleurs de la presse de Buenos Aires (UTPBA), syndicat dont les représentants participaient à l'assemblée interrompue par l'agression, les agents de sécurité se sont précisément comportés comme les escadrons de cette époque. L'attaque a cessé avec l'arrivée d'un policier, alerté par les journalistes eux-mêmes. Les employés du Diario Crónica sont en conflit avec leur direction depuis près de deux semaines, suite au licenciement de plus de 71 journalistes et à l'annonce de la suppression de l'édition du soir du quotidien. Lors de l'assemblée, les représentants de l'UTPBA et d'une commission interne du journal devaient faire part aux employés des conclusions d'une réunion qu'ils avaient eue au ministère du Travail le jour même.
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Updated on 20.01.2016