Meurtre suspect d’un journaliste à Athènes

Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude après l’assassinat le 19 juillet 2010 du journaliste et directeur de la radio Thema 98.9, Socratis Guiolias. Le journaliste a été abattu aux alentours de cinq heures du matin à l’arme automatique devant son domicile au sud-est d’Athènes. Agé de 37 ans, Socratis Guiolias contribuait aussi activement au blog d’informations Troktiko.gr D’après les premières informations communiquées par la police, les agresseurs auraient demandé au journaliste de sortir de chez lui sous un faux prétexte pour l’assassiner à bout portant avant de s’enfuir. Selon les autorités policières, des tests de balistiques effectués à partir de la vingtaine de douilles recueillies sur les lieux de l’attentat relieraient le meurtre à un groupe extrémiste de gauche apparu en 2009 sous le nom de Sehta Epanastaton (Secte des Révolutionnaires). Ce groupuscule d’activistes a notamment revendiqué le mitraillage de la chaîne de télévision privée Alter TV sans faire de victime et avait menacé de mort tous les journalistes dans un communiqué de revendication. « Nous sommes choqués par la violence de ce meurtre. A l’heure actuelle, rien ne permet d’établir avec certitude que l’assassinat de Socratis Guiolias est lié à ses activités de journalistes. Nous espérons que l’enquête initiée permettra d’établir rapidement les mobiles exacts de cet acte barbare. Il n’en reste pas moins que ce crime vient renforcer les pressions exercées à l’encontre des journalistes et le malaise général qui règne dans une grande partie des rédactions. La situation déjà très tendue en 2009 s’empire. La presse est régulièrement prise à parti par un ensemble d’activistes de diverses tendances qui pensent pouvoir s’offrir une « vitrine médiatique» dans les menaces proférées régulièrement à l’encontre des médias. Il est inquiétant qu’une telle situation puisse se développer au sein d’un pays membre de l’Union européenne. Nous appelons les autorités grecque a garantir la sécurité des journalistes, notamment dans les manifestations publiques où ils sont trop souvent pris pour cible », a déclaré Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016