Mauvais traitements et stigmatisation des détenus condamnés pour lèse-majesté

Reporters sans frontières (RSF) juge “honteux” les mauvais traitements infligés, tant par les gardiens de prison que par les prisonniers eux-mêmes, aux détenus condamnés en Thaïlande pour crime de lèse-majesté. Thantawut Thaweewarodomkul est incarcéré depuis le 1er avril 2010 pour avoir posté sur Internet trois messages critiquant le roi. Ce “crime” lui vaut dix ans d’emprisonnement, suivis de trois ans supplémentaires pour violation du Computer Crime Act. Dans son centre de détention à Bangkok, Thantawut Thaweewarodomkul a été blessé au visage et s’en est tiré avec deux yeux au beurre noir. “Certains gardiens m’ont emmené dans une autre partie de la prison et ont ordonné aux détenus de me frapper”, a-t-il expliqué à l’Agence France-Presse (AFP). Ces pratiques sont fréquentes et, selon les informations recueillies sur place par Reporters sans frontières, il arrive souvent que les co-détenus n’attendent même pas les ordres des geôliers pour passer à tabac les individus condamnés pour lèse-majesté. La Thaïlande fait partie des pays classés “sous surveillance” dans la liste des Ennemis d’Internet, actualisée le 12 mars 2012 par Reporters sans frontières. L’organisation avait publié en 2009 un rapport intitulé “Sa Majesté l’intouchable - ‘Censure et emprisonnements : les abus au nom du crime de lèse-majesté en Thaïlande’”. ----------------------------------------------- 17.03.2011- 13 ans de prison pour 3 messages sur Internet Reporters sans frontières dénonce la condamnation, le 15 mars 2011, de Thanthawut Taweewarodomkul, administrateur d’un site lié aux “Chemises rouges”, Nor Por Chor USA, à 13 ans d’emprisonnement. Il était jugé pour crime de lèse-majesté et violation du Computer Crime Act. Thanthawut Taweewarodomkul est accusé d’avoir posté trois messages critiquant le roi. Le crime de lèse-majesté lui vaut dix ans d’emprisonnement, suivis de trois ans supplémentaires derrière les barreaux pour violation du Computer Crime Act. Il est incarcéré depuis le 1er avril 2010, date de son arrestation. Cette condamnation est particulièrement sévère compte tenu du maximum encouru pour le crime de lèse-majesté, qui est de quinze ans de prison. Alors que la Constitution thaïlandaise garantit la liberté d'expression, trente-et-un cas de lèse-majesté ont été répertoriés depuis 2007, dont onze faisant intervenir le Computer Crimes Act, selon le rapport de iLaw Project de décembre 2010. Thanthawut Taweewarodomkul avait d’abord avoué, lors de son interrogatoire par la police, avoir publié ces messages sur le site, deux sous le pseudo “admin” et un troisième sous un autre nom. Il s’est cependant rétracté pendant son procès. Son avocat à fait appel. La cour d'appel devrait se prononcer le 18 mars sur sa demande de mise en liberté sous caution. Reporters sans frontières demande que cette libération soit accordée et que les charges soit abandonnées. La Thaïlande fait partie des pays sous surveillance dans la liste des Ennemis d’Internet, actualisée le 12 mars 2011 par Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016