A l’issue de sa libération, Roméo Langlois réitère l’importance du combat pour l’information

“Il faut continuer à couvrir le conflit colombien.” L’essentiel tient dans les tout premiers mots prononcés par Roméo Langlois à l’issue de sa libération, le 30 mai 2012, après un mois de captivité aux mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), dans le département du Caquetá. L’histoire retiendra que le journaliste français est réapparu une caméra à la main auprès de la délégation humanitaire – composée du Comité international de la Croix Rouge (CICR), de l’ancienne sénatrice Piedad Córdoba et de l’émissaire spécial de la République française Jean-Baptiste Chauvin - venue à sa rencontre dans la localité de San Isidro. Accueilli par l’ambassade de France à Bogotá le soir même, le journaliste est attendu dans la matinée du 1er juin à Paris. “Jamais Roméo Langlois n’a cessé de se comporter en journaliste tout au long de sa capture. Les paroles qu’il a formulées au moment de sa libération traduisent une détermination et un engagement qui font l’identité d’une profession. Elles soulignent également la persistance du défi d’informer sur le conflit colombien, trop souvent oublié de l’opinion internationale. Combien de journalistes, porte-paroles communautaires, défenseurs des droits de l’homme, doivent endurer au quotidien la menace croisée des paramilitaires, de la guérilla, mais aussi de l’armée elle-même ? Le message de Roméo Langlois reste, plus que jamais, d’actualité”, a déclaré Reporters sans frontières. L’organisation tient à exprimer toute son amitié à la famille de Roméo Langlois. Nous saluons la mobilisation sans faille de sa consœur Pascale Mariani, des rédactions de France 24 et RFI, ainsi que de nombreux journalistes et médias colombiens. Nous remercions, enfin, le producteur Cédric Delport et les journalistes Etienne Huver et Jean-Pierre Canet, animateurs du Comité de soutien à Roméo Langlois, qui nous ont en permanence associés au suivi des événements. Dès sa libération, Roméo Langlois a confirmé s’être identifié comme journaliste auprès de la guérilla lors de l’échange de tirs avec l’armée qui a précédé sa détention, le 28 avril dernier. Blessé au bras, le journaliste a assuré avoir été soigné par les combattants des FARC et “traité comme un invité” durant ces trente jours. La guérilla, qui s’était engagée le 26 février dernier à ne plus faire de prisonniers civils, lui a présenté des excuses. Enfin, si l’organisation s’est efforcée de désamorcer les polémiques suscitées par cet épisode, elle n’en condamne que plus fermement les tweets postés après la libération de Roméo Langlois par l’ancien président Alvaro Uribe, destinés à salir sa réputation. Accuser Roméo Langlois de “complicité avec le terrorisme” relève de l’injure la plus ignominieuse. Le journaliste français n’est hélas pas la première victime des procédés de l’ancien chef de l’État, qui devra un jour en répondre.
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Mise à jour le 20.01.2016