Libération provisoire du blogueur Alaa Abdelfattah

Reporters sans frontières se réjouit de la libération du blogueur Alaa Abdelfattah, ordonnée le 25 décembre 2011 par le juge de la Haute Cour de sûreté de l'Etat. Après avoir passé près de deux mois en détention provisoire, le blogueur a enfin quitté la prison de Bab el Khalk au Caire. Il reste interdit de sortie du territoire dans l’attente de son jugement. “Nous espérons qu’il s’agit d’une première étape vers l’abandon des charges retenues contre Alaa Abdelfattah et la reconnaissance de son innocence. Les autorités doivent mettre un terme à tous les procès politiques de civils et assumer leur responsabilité dans les violences survenues lors des mouvements de protestation”, a déclaré l’organisation. Arrêté le 30 octobre dernier pour avoir “incité à la violence contre les forces armées” lors des émeutes de Maspero, il est accusé de “vol d’arme appartenant à un soldat”, “agression de militaires”, “destruction de biens militaires”, “meurtre avec préméditation” et “intention de commettre un acte terroriste”. La prochaine audience de son procès n’est pas encore connue. Le blogueur Maikel Nabil Sanad, condamné à deux ans de prison le 14 décembre dernier, est toujours détenu et a été placé en cellule d'isolement. Reporters sans frontières appelle à nouveau les autorités à le libérer dans les plus brefs délais. ------------- Deux blogueurs emblématiques de la révolution sont toujours en prison
07.12.2011
Reporters sans frontières dénonce le maintien en détention provisoire des blogueurs égyptiens Alaa Abdelfattah et Maikel Nabil Sanad, respectivement emprisonnés depuis un et huit mois. Près de dix mois après la chute du régime d’Hosni Moubarak, les autorités égyptiennes persistent dans une politique répressive à l’égard du Net et des blogueurs. Alaa Abdelfattah maintenu en détention provisoire La Haute Cour d’Etat du Caire a rejeté, le 5 décembre 2011, la demande de libération sous caution du blogueur Alaa Abdelfattah. Arrêté et placé en détention provisoire le 30 octobre dernier, le net-citoyen a d’abord comparu devant une cour martiale, qui l’a inculpé pour “vol d’arme appartenant à un soldat”, “agression de militaires”, “destruction de biens militaires”, et “incitation à la violence envers l’armée”, lors des émeutes de Maspero, le 9 octobre dernier. Le blogueur avait alors refusé de répondre aux questions du tribunal, pour dénoncer la normalisation des procès de civils en cour martiale. Son cas a été transféré à une juridiction civile, la Haute Cour d’Etat du Caire, le 22 novembre. Loin de montrer davantage de clémence à l’égard du blogueur, cette cour a ajouté plusieurs chefs d’accusation graves à son dossier, à savoir “meurtre avec préméditation” et “intention de commettre un acte terroriste”. En cas de condamnation, aucun appel ne sera possible, ainsi que le prévoit cette cour. Lors de la prochaine audience, prévue le 13 décembre prochain, la détention provisoire du blogueur pourrait à nouveau être reconduite pour quinze jours, pour la troisième fois consécutive. Une pétition de soutien est accessible en ligne. Le procès inéquitable de Maikel Nabil Sanad se poursuit Reporters sans frontières dénonce le procès politique du blogueur et prisonnier de conscience Maikel Nabil Sanad. Alors que les audiences ont été reportées à de très nombreuses reprises, maintenant le net-citoyen en prison pendant plus de huit mois à ce jour, le tribunal militaire a annoncé, le 4 décembre 2011, que le jugement final serait prononcé le 7 décembre prochain, après avoir une nouvelle fois rejeté la demande de libération sous caution du blogueur. Maikel Nabil Sanad avait été interné sur décision du juge, le 18 octobre dernier, à l'hôpital psychiatrique d’El-Khanka (gouvernorat de Qalubiyah, nord-est du Caire). Il a finalement été transféré à la prison d’El-Marg, au Caire, suite à un diagnostic médical favorable. Sa famille a pu lui rendre visite le 5 décembre, alors qu’il entamait son 105ème jour sans manger, et souffre d’un calcul rénal. Le blogueur a récemment dénoncé la répression menée par le Conseil suprême des forces armées dans un billet publié sur le site de l’ONG Mid East Youth. Reporters sans frontières a publié, le 1er décembre, un rapport intitulé « Révoltes arabes : les médias, témoins clés et enjeux du pouvoir », dans lequel elle analyse les méthodes utilisées par les autorités pour empêcher la circulation de l’information au cours de six soulèvements populaires du 17 décembre 2010 à la mi-novembre 2011. Un chapitre est consacré à l’Egypte. Lors des récentes émeutes à la veille des élections, de nombreux net-citoyens avaient été la cible des militaires, arrêtés ou agressés violemment. L’organisation exhorte à nouveau les autorités égyptiennes à cesser tout type d’intimidation à l’égard des net-citoyens et professionnels de l’information, et à mettre fin aux procès politiques d’Alaa Abdelfattah et de Maikel Nabil Sanad, qui doivent être libérés sans conditions et innocentés. ------------- Le blogueur Alaa Abdelfattah placé en détention
31.10.2011
Reporters sans frontières dénonce la mise en détention provisoire, le 30 octobre 2011, par le Parquet militaire égyptien, du blogueur et militant Alaa Abdelfattah, pour une durée minimale de 15 jours. Le net-citoyen est accusé d’incitation à la violence lors d’une manifestation, le 9 octobre dernier. “Le conseil militaire des forces armées doit définitivement renoncer à poursuivre des civils devant des cours militaires, sous peine de mettre dangereusement en péril la réussite d’une transition démocratique dans le pays, a déclaré Reporters sans frontières. L’armée, dont dépend le Parquet qui a inculpé Alaa Abdelfattah, est elle même suspectée d’être impliquée dans les faits reprochés au blogueur. La mise en place d’une justice impartiale dans Égypte post-Moubarak est gravement compromise par les méthodes du Conseil suprême des forces armées.” Reporters sans frontières demande la remise en liberté immédiate du blogueur, ainsi que de tous les prisonniers politiques et civils condamnés par l’armée, dont le net-citoyen Maikel Nabil Sanad, toujours emprisonné malgré un état de santé critique.
Publié le
Updated on 20.01.2016