Libération d'un journaliste anglais et d'un photographe espagnol séquestrés pendant plus d'un mois

L'Union nationale des journalistes somaliens (NUSOJ) et Reporters sans frontières se félicitent de la libération, le 4 janvier 2009, du journaliste britannique Colin Freeman et du photographe espagnol José Cendon, collaborateurs, entre autres, du quotidien britannique Daily Telegraph. Colin Freeman et José Cendon avaient été enlevés à la sortie de leur hôtel, le 26 novembre 2008. Les deux journalistes séjournaient depuis une semaine à Bosasso (Nord), dans le cadre d'un reportage sur la piraterie dans le golfe d'Aden. “Tout en nous réjouissant de la libération de Colin Freeman et José Cendon, nous sommes scandalisés que des journalistes soient régulièrement enlevés contre des demandes de rançons. Nous réitérons notre appel en faveur de la libération des journalistes Amanda Lindhout, Abditafah Mohammed Elmi et Nigel Brennan, enlevés le 23 août 2008 à Mogadiscio”, a déclaré Omar Faruk Osman, secrétaire général de la NUSOJ, organisation partenaire de Reporters sans frontières. ____________________ 27.11.08 - Deux journalistes occidentaux enlevés au Puntland
Reporters sans frontières exprime son inquiétude pour deux journalistes occidentaux, enlevés le 26 novembre 2008 à Bosasso, capitale économique de la région semi-autonome du Puntland (nord-est de la Somalie), en compagnie de deux Somaliens. "Cet enlèvement rappelle que le banditisme, la piraterie ou le crime politique sont des dangers permanents pour les étrangers, journalistes ou humanitaires, qui foulent le territoire somalien. Nous plaçons nos espoirs dans les autorités compétentes, qui doivent être conscientes que le temps est un facteur déterminant pour trouver une issue positive à ce type d'affaires", a déclaré l'organisation. Deux journalistes occidentaux, un Britannique et un Espagnol, ont été empêchés de force de se rendre à l'aéroport par des hommes armés, le 26 novembre 2008, peu après 10 heures, après avoir quitté leur hôtel du centre-ville de Bosasso, sur la côte nord du Puntland. L'identité du journaliste britannique est connue, mais son employeur souhaite qu'elle ne soit pas publiée par la presse. Son confrère espagnol est le photographe indépendant José Cendón. Tous deux couvraient les actes de piraterie maritime qui se déroulent dans le golfe d'Aden et s'apprêtaient à embarquer à bord d'un vol pour Djibouti. Ils sont toujours retenus sous la menace, dans la région. Les deux journalistes se trouvaient en compagnie de leur fixeur et d'un homme présenté comme un journaliste somalien, dont les identités ne peuvent être publiées pour des raisons de sécurité. La situation actuelle de ces deux hommes n'est pas encore établie de source indépendante. Traversé par les rivalités claniques et la cupidité de bandes armées incontrôlées, le Puntland est également la base arrière des "familles" responsables des actes de détournement de navires civils, mais aussi des groupes qui organisent le trafic clandestin entre la Somalie et le Yémen. La région est également le fief du président du gouvernement fédéral de transition somalien, Abdullahi Yusuf. Trois journalistes et six travailleurs humanitaires sont actuellement retenus en otages dans le sud de la Somalie. La reporter canadienne Amanda Lindhout, le photographe australien Nigel Brennan et le journaliste somalien Abdifatah Elmi sont retenus par une milice indépendante à Mogadiscio depuis le 23 août 2008. Deux expatriés de Médecins du Monde et quatre collaborateurs d'Action contre la faim ont également été enlevés récemment, respectivement à la frontière ethio-somalienne et sur l'aéroport de Dhusa Mareb, au nord de la capitale somalienne. Fin 2007, le journaliste indépendant français Gwen Le Gouil avait été retenu en otage pendant huit jours, alors qu'il se trouvait à Bosasso pour y effectuer un reportage sur le trafic d'émigrants traversant au péril de leur vie le golfe d'Aden vers le Yémen. De petits groupes mafieux, constitués sur des bases claniques et appuyés par leurs propres milices, se partagent ce trafic très lucratif. Les autorités locales peinent à contrôler la situation dans cette région, où les bénéfices des trafiquants font vivre une partie importante de la population.
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Mise à jour le 20.01.2016