Libération du directeur de Correio de Bissau

Joao de Barros, le directeur du quotidien privé Correio de Bissau, a été libéré le 19 juin dans la soirée après avoir été entendu par un juge d'instruction. Il doit se présenter tous les dix jours au tribunal. Son avocat a confirmé que l'interpellation du journaliste était liée à ses propos critiques tenus sur la station privée Radio Bombolom. _________________________________________________________________ 19.06.2002 - Un journaliste emprisonné entame une grève de la faim Reporters sans frontières exprime sa vive préoccupation après l'interpellation et l'annonce du début de la grève de la faim de Joao de Barros, directeur de publication du quotidien privé Correio de Bissau. "Ce journaliste est victime d'un véritable harcèlement de la part des autorités. Chaque fois qu'il critique le Président ou son gouvernement, il est interpellé ou son journal est fermé", a expliqué Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. L'organisation a adressé un courrier au président Kumba Yala lui demandant de prendre les mesures nécessaires afin de procéder à la libération immédiate du journaliste. "A notre connaissance, Joao de Barros n'a fait qu'exercer son droit à s'exprimer librement et rien ne saurait justifier sa détention. C'est une violation grave des droits de l'homme", a ajouté M. Ménard. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Joao de Barros a été interpellé le 17 juin 2002 par des agents de la sécurité. Il a aussitôt été conduit à la prison centrale de Bissau. Le lendemain, il a annoncé qu'il entamait une grève de la faim "jusqu'à ce qu'on fasse la lumière" sur cette affaire. On lui reproche d'avoir critiqué le chef de l'Etat sur les ondes de la station privée Radio Bombolom. Le journaliste avait notamment qualifié de "catastrophique" un discours du président Kumba Yala dans lequel ce dernier accusait la Gambie de préparer un coup d'Etat contre lui. Selon Joao de Barros, le "gaspillage des fonds publics" qui servent plus à acheter des "voitures de luxe" aux dirigeants qu'à lutter contre la pauvreté extrême de la population pourrait être à l'origine de ces supposées tentatives de coups d'Etat. Reporters sans frontières rappelle que Joao de Barros avait déjà été interpellé pendant 48 heures, en juin 2001, après avoir publié un article intitulé "Kumba Yala et la corruption". Son journal, Diario de Bissau, avait également été fermé sur ordre du procureur en octobre de la même année. Joao de Barros avait alors décidé de relancer Correio de Bissau, un titre disparu cinq années auparavant.
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Updated on 20.01.2016