Libération du dernier journaliste emprisonné dans le pays

Pour la première fois depuis 1993 aucun journaliste n'est emprisonné en Ethiopie. Mais RSF rappelle qu'une trentaine de professionnels de la presse sont actuellement poursuivis en justice et risquent d'être incarcérés à tout moment.

Reporters sans frontières (RSF) se félicite de la libération de Tamrat Zuma, directeur de publication de l'hebdomadaire Atkurot, détenu depuis près de dix mois à la prison de Kerchiele, à Addis-Abéba. "C'est la première fois depuis septembre 1993 qu'aucun journaliste n'est emprisonné en Ethiopie. C'est une très bonne nouvelle, mais il ne faut pas oublier que plus d'une trentaine de professionnels de la presse sont actuellement poursuivis en justice et risquent d'être incarcérés à tout moment", a expliqué Robert Ménard, secrétaire général de RSF. Dans la plupart des cas, les pouvoirs publics sont à l'origine de ces poursuites. L'organisation a appelé les autorités éthiopiennes à modifier la loi sur la presse de 1992, particulièrement répressive, et à tout mettre en œuvre afin que les journalistes éthiopiens puissent travailler en toute liberté et en sécurité. "Le gouvernement doit également rapidement prendre des mesures afin de permettre la création de radios et de chaînes de télévision privées. Le monopole de l'Etat sur l'audiovisuel empêche l'instauration d'un réel pluralisme de l'information", a ajouté M. Ménard. Tamrat Zuma a été libéré le 4 mars 2002, après avoir payé une caution de 16 000 birrs (environ 2 180 euros). Ses conditions de détention étaient particulièrement éprouvantes et le journaliste a perdu plus de dix kilos. Il souffre également de diabète.
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Mise à jour le 20.01.2016