Libération des 49 journalistes après 22 heures de détention

La police a relâché, le 14 juin 2005 vers 15h (heure locale), les 49 journalistes interpellés la veille dans le quartier de Ratna Park, à Katmandou, décrété "zone interdite" aux manifestations. Reporters sans frontières apporte tout son soutien aux journalistes mobilisés pour le rétablissement de la liberté de la presse. "Aucune explication n'a été fournie par la police pour justifier cette détention", a déclaré Binod Dhungel, ancien journaliste de Communication Corner et membre de la Fédération des journalistes népalais (FNJ), qui a été détenu au commissariat de Kamalpokhari avec onze de ses confrères. Certains journalistes ont partagé une cellule avec des criminels de droit commun. Une nouvelle manifestation a eu lieu dans la matinée du 14 juin à Nepalgunj (sud-ouest du pays). La police a interpellé la totalité des manifestants, une trentaine de journalistes qui se sont retrouvés au poste de police. Il s'agit notamment de membres de la FNJ, Prem K.C., correspondant de Nepal Television, Jhalak Gaire du quotidien Kaalprishtha ou encore Jaya Narayan Shah de l'hebdomadaire Bimarsh. Ils ont tous été relâchés après quelques heures. Selon certaines sources, le gouvernement aurait tenté de lancer des mandats d'arrêt contre certains des journalistes interpellés à Katmandou qui auraient alors risqué trois mois de détention préventive. De peur d'être confrontées à de nouvelles protestations nationales et internationales, les autorités y auraient renoncé. ___________________________________________________ 13.06.2005 Nouvelles vagues d'arrestations de journalistes Reporters sans frontières tire la sonnette d'alarme sur les arrestations massives et aveugles de journalistes qui sont devenues systématiques lors des manifestations pacifiques pour le rétablissement de la liberté de la presse. La journée du 13 juin 2005 a été marquée par une intensification de ces violences policières et par l'interpellation de plus d'une centaine de journalistes. « Nous constatons que la répression s'est accentuée. Elle s'appuie désormais sur des forces de sécurité bien organisées et mobilisées en grand nombre, composées de brigades anti-émeutes et de policiers en civil. La manière avec laquelle ces manifestations ont été réprimées témoigne d'une volonté claire des autorités de brimer toute aspiration démocratique», a dénoncé Reporters sans frontières. Dans la matinée du 13 juin, la police a interpellé une quarantaine de professionnels des médias, juristes, intellectuels et autres activistes venus se rassembler pacifiquement à Banepa (district de Kavre, banlieue de Katmandou) pour réclamer plus de liberté pour la presse. Initié par la Fédération des journalistes népalais (FNJ), ce rassemblement a été rapidement dispersé par la police à coups de matraque lorsque les journalistes ont tenté de s'introduire dans la zone décrétée interdite aux manifestations. Parmi les interpellés qui ont été retenus pendant plus de six heures, se trouvaient le président de la branche du district de Kavre de la FNJ, Ishwori Ojha, son ancien président, Bhojraj Timilsina, ainsi que le rédacteur en chef du Kavre Times, R. L. Shramjivi. En signe de solidarité pour leurs collègues de Kavre, des membres de la FNJ de Katmandou ont décidé d'envahir les rues de la capitale pour dénoncer les exactions commises à leur encontre depuis la prise des pleins pouvoirs par le roi Gyanendra, le 1er février. Ces journalistes ont été, à leur tour, battus à coups de matraque après qu'ils avaient pénétré dans une zone adjacente au palais royal interdite aux manifestations. 49 d'entre eux ont été poussés à l'intérieur de bus réquisitionnés par la police et conduits dans trois différents postes de police de la capitale. 23 journalistes sont toujours détenus au poste de Janasewa, parmi lesquels Bishnu Nithuri, le président de la FNJ et Balaram Baniya, son secrétaire. 15 autres sont détenus au commissariat de Singha Durbar, dont Mahendra Bista, le secrétaire général de la FNJ et 11 à celui de Kamalpokhari, dont Binod Dhungel, ancien journaliste de Communication Corner et membre de la FNJ.
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Mise à jour le 20.01.2016