Libération de six militantes du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression

Reporters sans frontières a accueilli avec soulagement la libération, le 18 février 2012 au soir, de toutes les femmes arrêtées lors de la rafle au Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression (Syrian Center for Media and freedom of expression, SCM), le 16 février dernier. Il s’agit de Yara Badr, Mayada Khalil, Razan Ghazzawi, Rita Dayoub, Sana Zetani et Hanadi Zahlout. Les militantes doivent cependant se présenter quotidiennement aux services de renseignements des forces aériennes pour les besoins de l’enquête, et ce jusqu’à nouvel ordre, une forme de harcèlement que l’organisation condamne fermement. Maha Assabalani, également arrêtée le 16 février 2012, avait été libérée quelques heures après la rafle. L’organisation a également appris que deux autres personnes avaient été arrêtées lors de la rafle au SCM, le 16 février 2012. Il s’agit d’Ayham Ghazzoul et d’un invité de passage dans les locaux, Shady Yazbek. Au total, seize individus ont donc été arrêtés lors de cette rafle, dont neuf sont toujours détenus par les services de renseignements des forces aériennes à Mezzeh. Il s’agit de : - Mazen Darwish, président du SCM - Hussein Gharir - Hani Zetani - Joan Farsso - Bassam Al-Ahmed - Mansour Al-Omari - Abdel Rahman Hamada - Ayham Ghazzoul - Shady Yazbek Reporters sans frontières demande leur libération immédiate et sans conditions, et dénonce les méthodes des autorités qui auront à répondre des actes de tortures infligés aux prisonniers. Un groupe de quatre experts des Nations unies a également condamné cette rafle et exprimé son inquiétude quant aux conditions de détention des militants, qui auraient été torturés. Reporters sans frontières souhaite également faire part de ses condoléances aux proches d’Anthony Shadid, journaliste du New York Times, décédé des suites d’une crise d’asthme le 16 février 2012, lors d’un reportage en Syrie. La rédaction du journal a rendu hommage à ce grand reporter et spécialiste du Moyen-Orient. (voir l’hommage du New York Times) Par ailleurs, l’organisation a appris la libération du cinéaste et cyberactiviste Firas Fayyad, le 19 février 2012. Il avait été arrêté le 1er décembre dernier à l’aéroport de Damas, alors qu’il s’apprêtait à partir pour Dubaï, et avait été incarcéré pour “propagation de fausses informations” et “appartenance à un courant de l’opposition”. Le site suédois Bambuser, qui permet de diffuser sur Internet des vidéos filmées avec un téléphone portable, est bloqué en Syrie depuis le 16 février 2012. Le président du site a confirmé cette information le 17 février, ajoutant que “les dictateurs n’aiment pas Bambuser” et que le régime d’Assad le considère comme une “sérieuse menace”. L’opposition syrienne utilise les services de Bambuser pour publier des vidéos de la répression. Récemment, des images du bombardement à Homs postées sur le site avaient été reprises par les principales chaînes de télévision syriennes. Bambuser avait déjà été bloqué en Egypte en janvier 2011, et l’est toujours au Bahreïn, depuis sept mois. ------------------ 16022012-] Rafle au Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression
16.02.2012
Reporters sans frontières condamne fermement l’arrestation de Mazen Darwish, directeur du Centre syrien pour les médias et la liberté d’expression, ce 16 février 2012, à 12 heures (heure locale) au cours d’une descente des forces de sécurité dans le bureau de l’organisation. Au total, quatorze personnes auraient été arrêtées, parmi lesquelles Yara Badr, sa compagne, la blogueuse Razan Ghazzawi, ainsi que des employés de l'organisation et des visiteurs:Hanadi Zahlout, Hussein Gharir, Hani Zetani, Sana Zetani, Rita Dayoub, Joan Farsso, Bassam Al-Ahmed, Mayada Khalil, Maha Al-Assablani, Mansour Al-Omari et Abdel Rahman Hamada. L’organisation craint réellement pour le sort et l’intégrité physique des personnes arrêtées, et exige leur libération immédiate. Reporters sans frontières rappelle que [Mazen Darwish
avait, déjà, été convoqué le 23 mars 2011 par les services de renseignements à Damas. La veille au soir déjà, il avait été contraint de se présenter pour interrogation. Il n’en était ressorti que quatre heures plus tard. Il avait été interpellé le 16 mars 2011 alors qu’il assistait à un sit-in pacifique devant le ministère de l’Intérieur, à Damas, en qualité d’observateur. Les autorités ont fermé le Centre, seul observatoire de la presse et de l’Internet en Syrie, par deux fois, en 2005 et 2009. Quant à Razan Ghazzawi, elle avait été arrêtée le 4 décembre dernier à la frontière syro-jordanienne avant d’être relâchée le 18 décembre. La blogueuse Hanadi Zahlout avait été arrêtée le 4 août 2011 pour la troisième fois avant d'être libérée le 30 novembre 2011. Le blogueur Hussein Gharir, enlevé le 24 octobre 2011, a été libéré le 1er décembre dernier (lire: http://fr.rsf.org/syrie-la-blogueuse-razan-ghazzawi-13-12-2011,41509.html). Le SCM a obtenu en juillet 2011 le statut de membre consultatif au Conseil économique et social de l’ONU. En octobre 2011, Mazen Darwish s'était vu remettre le prix de la fondation allemande Roland Berger pour la dignité humaine. L'organisation a appris la libération de Maha Al-Assablani quelques heures après son interpellation. Elle risque d'être expulsée.
Publié le
Updated on 20.01.2016