Libération de la journaliste Homa Dorothy Parvaz en Iran et de quatre journalistes en Libye

IRAN

Reporters sans frontières est soulagée par la libération de Homa Dorothy Parvaz, journaliste américano-canado-iranienne de la chaîne Al-Jazeera, qui avait disparu depuis son arrivée à l’aéroport de Damas le 29 avril. Elle est arrivée par avion, le 18 mai dans la matinée, à Doha, au Qatar, à bord d’un vol en provenance de Téhéran. L’ambassade de Syrie aux Etats-Unis avait annoncé dans un communiqué daté du 11 mai dernier, que les autorités syriennes avaient expulsé la journaliste, le 1er mai dernier, vers l’Iran. Or le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, avait déclaré à l’agence officielle IRNA, le 14 mai, que l’Iran n’avait "pas d’information" sur la journaliste. A son arrivée à Doha, Homa Dorothy Parvaz a pu contacter son frère. Selon le témoignage de son frère rapporté dans Seattle Times, elle aurait été détenue en isolement à la prison d’Evin à Téhéran. Elle aurait été interrogée par les autorités et privée de tout contact avec sa famille. Il ne fait état d’aucune allégation de mauvais traitement. Selon le procureur général de Téhéran, Abbas Jafari Dolatabadi, cité par l’agence IRNA, la journaliste aurait été détenue pour “vérification” de son passeport. Dorothy Parvaz devrait regagner le Canada au plus tard jeudi 19 mai.

LIBYE

Reporters sans frontières salue la libération, ce mercredi 18 mai 2011, de quatre journalistes détenus. Ils sont arrivés à l’hôtel Rixos à Tripoli. D’après le journaliste de l’AFP, ils “semblaient fatigués, mais en bonne santé”. Sont concernés Clare Morgana Gillis, journaliste freelance américaine, qui couvrait les événements dans l’est du pays pour le site TheAtlantic.com et d’autres médias américains, James Foley, correspondant américain du GlobalPost.com travaillant également pour Stars and Stripes et Al-Jazeera, et Manu Brabo, photographe freelance espagnol, tous capturés par les forces pro-Kadhafi près de Bréga le 5 avril 2011, ainsi que le journaliste britannique Nigel Chandler. Cette libération intervient au lendemain de déclaration du porte-parole du gouvernement de Tripoli, Moussa Ibrahim. Toutefois, contrairement à ce qui avait été annoncé la veille par Moussa Ibrahim, le photographe austro-sud africain, Anton Hammerl, disparu le même jour que les deux journalistes américains et du photographe espagnol dans l’est du pays, n’a pas été libéré. “Il y a eu confusion” quant à l’identité des quatre journalistes, a indiqué le pote-parole du gouvernement à la presse ce 18 mai, ajoutant qu’Anton Hammerl n’avait pas été localisé. D’après les informations recueillies par Reporters sans frontières, les quatre journalistes en question ont été présentés devant un tribunal administratif le 17 mai. Ils ont été condamnés à un an de prison avec sursis et à une amende de 200 dinars (122 euros) chacun, pour “entrée illégale dans le pays”. Depuis le début de l’insurrection le 16 février dernier, un grand nombre de journalistes sont entrés dans le pays par la frontière égypto-libyenne sans autorisation, pour couvrir les événements dans le pays depuis la zone contrôlée par les insurgés. Mouammar Kadhafi avait déclaré les considérer comme des complices d’Al-Qaïda.Il n’avait pas hésité à qualifier les médias étrangers de “chients errants”. En parallèle, le régime de Tripoli a invité des journalistes étrangers pour relayer sa propagande. Sont toujours détenus:
- le journaliste britannique d’Al-Jazeera Kamel Al-Tallou, détenu depuis le début du mois de mars,
- le journaliste tuniso-canadien travaillant pour la chaîne Al-Alam, Lotfi Ghars, depuis le 16 mars dernier,
- le journaliste freelance américain Matthew VanDyke est porté disparu depuis le 12 mars dernier,
- six journalistes libyens.

BAHREÏN

Le correspondant de Reuters à Bahreïn, Frederik Richter, a quitté le Bahreïn le 17 mai 2011 sur ordre des autorités qui lui reprochent de manquer de neutralité dans sa couverture des événements. Dans une dépêche rédigée pour son agence, publiée le jour de son départ, le journaliste de nationalité allemande, qui travaille dans le pays depuis 2008, dresse l’image d’un pays transformé par la peur. Depuis le début des manifestations en février 2011, le gouvernement a accusé les médias internationaux de soutenir les manifestants. Plusieurs journalistes se sont vu refuser des visas ou refouler à l’aéroport de Manama. Suite à l’intensification de la répression, des Bahreïnis lui ont refusé de lui parler au téléphone, préférant des rencontres personnelles et discrètes. Le journaliste a dû recourir à des méthodes clandestines pour pouvoir rencontrer ses sources, car les Bahraïnis et les résidents Occidentaux travaillant pour le gouvernement du pays pensaient qu’ils étaient écoutés. Selon le journaliste, l’annonce de la levée de l’état d’urgence par le roi Hamad le 1er juin prochain vient trop tard pour cette nation traumatisée par la gestion de la crise par le gouvernement.

OMAN

Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude à l’égard du tournant que prennent les évènements à Oman. L’organisation a notamment remarqué que le site d’informations www.tamol.net avait retiré toutes les vidéos des protestations, quelques jours après le blocage du forum Al-Hara Al-Omaniyya. Depuis plusieurs jours, les autorités omanaises répriment fermement les manifestations anti-gouvernementales organisées dans différentes villes du pays, notamment celles de Mascate, de Salalah (1000 km au sud de la capitale) et de Sohar, sans qu’aucune couverture médiatique ne soit réellement assurée.

SYRIE

Reporters sans frontières salue la libération, le 15 mai, de Malak Al-Shanawani, journaliste et activiste syrienne arrêtée par les autorités syriennes le 9 mai dernier.
Publié le
Updated on 20.01.2016