Libération de deux journalistes pour raisons de santé

Mohamed Al-Maqalih, rédacteur en chef du site d’informations du Parti socialiste d’opposition Al-Eshteraki, a été libéré le 25 mars, pour des « raisons humanitaires et de santé ». Hisham Bashraheel, fondateur et propriétaire du quotidien Al-Ayyam, a quant à lui été libéré le 24 mars 2010, également pour des raisons médicales. « Nous saluons ces deux libérations. Toutefois, il est plus qu’inadmissible que les autorités yéménites aient maintenu en détention Mohamed Al-Maqalih et Hisham Bashraheel sans aucune charge contre eux. Nous exhortons les autorités à mettre un terme à la campagne de harcèlement à l’encontre des médias », a déclaré Reporters sans frontières. Mohamed Al-Maqalih a été enlevé par cinq hommes armés et masqués, le 18 septembre 2009, alors qu’il rentrait à son domicile à Sanaa (http://www.rsf.org/Enlevement-d-un-redacteur-en-chef.html). Détenu au secret pendant plus de 100 jours, il a été présenté devant le procureur de la Cour pénale spéciale de Sanaa le 3 février 2010. Au cours de cette audience, il a déclaré avoir été torturé et avoir été privé de nourriture pendant plusieurs jours. Selon une source médicale, le journaliste a été admis le 24 mars dans un hôpital de Sanaa pour y recevoir des soins, avant d’être libéré aujourd’hui. Hisham Bashraheel a, quant à lui, regagné son domicile d’Aden le 24 mars “dans un état de fatigue extrême“, a déclaré Hisham Bashraheel, un journaliste d’Al-Ayyam à Reporters sans frontières. Agé de 66 ans, il souffre notamment de diabète. “Au cours de sa détention, le directeur de la santé de la prison a adressé un rapport indiquant que l’état de santé du M. Bashraheel était grave. Malgré ces informations à leur disposition, les autorités yéménites ne l’ont pas relâché“, a ajouté le journaliste. Hisham Bashraheel avait été arrêté le 6 janvier 2010, au lendemain d’un siège de vingt-quatre heures de son journal par les forces de l’ordre à Aden. Un de ses fils, Hani Bashraheel, rédacteur en chef, avait également été arrêté en même temps. Un autre fils de Hisham Bashraheel, Mohammed Hisham Bashraheel, avait été arrêté le 5 janvier. (http://www.rsf.org/Un-journal-mitraille-par-l-armee.html). Les autorités ont promis de libérer ses deux fils le samedi 27 mars 2010. Les forces de l’ordre avaient déjà bombardé les locaux du journal le 13 mai 2009 (http://www.rsf.org/Le-siege-du-journal-Al-Ayyam.html), après que le ministre de l’Information en avait interdit l’impression le 4 mai 2009, au nom du principe d’“unité nationale du pays” (http://www.rsf.org/Large-campagne-des-autorites.html). Le 15 juillet, un nouveau cap avait été franchi avec la condamnation d’un correspondant du journal, Anis Ahmed Mansour Hamida, à quatorze mois de prison ferme pour “atteinte à l’unité nationale“ et “séparatisme“, à l’issue d’un procès purement politique (http://www.rsf.org/Un-journaliste-d-Al-Ayyam-condamne.html). Il est toujours incarcéré. Créé en 1958, Al-Ayyam est l’un des quotidiens les plus importants du Yémen. Sans affiliation politique, cette publication, dont le siège est basé à Aden, s’est fait le porte-voix des habitants des provinces du Sud. Au cours des derniers mois, le journal a largement couvert les mouvements de contestation sociale qui ont secoué les régions les plus défavorisées du pays. Reporters sans frontières rappelle que le 11 mars dernier les autorités ont confisqué les appareils de transmission de deux chaînes d’information satellitaires arabes, Al-Jazeera et Al-Arabiya (http://www.rsf.org/Confiscation-du-materiel-de.html).
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Mise à jour le 20.01.2016