Libération de deux blogueurs après une détention arbitraire

Reporters sans frontières est soulagée par la libération de Mouawiyah Al-Rawahi et Noah Al-Saadi, blogueurs et activistes omanais réputés. Ils avaient été arrêtés le 12 juillet 2014 pour des publications critiques du régime.

La libération des deux blogueurs et défenseurs des droits de l’homme Mouawiyah Al-Rawahi et Noah Al-Saadi à Oman, près d’un mois après leur détention, est un soulagement déclare Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières. Toutefois, nous rappelons que leur arrestation était arbitraire. Les autorités doivent mettre un terme à ces pratiques qui ne visent qu’à restreindre la liberté d’expression et d’information au Sultanat”. Le 11 août, un mois après son arrestation, l’écrivain et blogueur Mouawiyah Al-Rawahi, 31 ans, annonçait lui-même sa libération sur sa page Facebook. Toutefois, on ignore avec précision les circonstances de sa détention : une photo le montrant les pieds entravés dans un hôpital psychiatrique a circulé sur les réseaux sociaux. D’après le Comité de protection des journalistes, le blogueur aurait passé quatre jours dans une prison de la sécurité intérieure avant d’être envoyé, le 16 juillet, à l’hôpital psychiatrique d’Al-Masarra ; une semaine plus tard, il aurait été transféré au département psychiatrique de l’hôpital universitaire du Sultan Qaboos. Mouawiyah Al-Rawahi avait été arrêté suite à la publication, le 11 juillet, d’un article sur son blog “Bo’bo’ Wassaa” dans lequel il critiquait les pratiques répressives des autorités omanaises. Il avait déjà été arrêté en février 2012 pour une publication et des tweets critiques à l’égard du sultan Qaboos Ben Said. Noah Al-Saadi, 32 ans, a quant à lui été libéré le 7 août dernier sans qu’aucune charge ait été retenue contre lui. Ardent défenseur des droits de l’homme, il avait été interpellé par des agents de sécurité omanais sans qu’aucune raison officielle ait été avancée. Après son arrestation, le blogueur a été détenu par une division spéciale de la police omanaise à Mascate, sans possibilité d’être assisté par un avocat ou de communiquer avec sa famille. Il avait déjà été arrêté en septembre 2013 en raison de son militantisme en faveur des droits de l’homme.
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016