L'hebdomadaire The East African condamné à payer 720 000 euros de dommages et intérêts pour diffamation

L'hebdomadaire kényan The East African a été condamné par la Haute Cour de Tanzanie, le 20 février 2004, à payer un milliard de shillings tanzaniens (environ 720 000 euros) de dommages et intérêts pour diffamation. Reporters sans frontières dénonce une sanction totalement disproportionnée. "C'est une situation grotesque. The East African n'a pas pu être défendu parce que son avocat n'avait pas renouvelé sa licence. Pourquoi la Cour n'a-t-elle pas reporté le procès de quelques jours pour permettre au journal de trouver un nouvel avocat ?", s'est interrogée Reporters sans frontières. "Par ailleurs, nous n'avons jamais vu de dommages et intérêts aussi disproportionnés dans une affaire de diffamation. Les responsables de l'hebdomadaire ont annoncé qu'ils allaient faire appel. Nous demandons à la justice tanzanienne de mener un procès équitable et de prendre une sanction à la mesure de la faute", a ajouté l'organisation. The East African, qui appartient au groupe kényan Nation Media, a été condamné, le 20 février 2004, à verser un milliard de shillings tanzaniens de dommages et intérêts à Salim Ahmed Salim, ancien secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). La Haute Cour reproche au journal la publication, le 26 août 2002, d'un éditorial affirmant que le diplomate avait pris la défense de l'ancien ministre du Commerce, Iddy Simba, alors accusé de corruption par la justice tanzanienne. L'hebdomadaire a été condamné, en plus des dommages et intérêts, à publier des excuses officielles dans les plus brefs délais. La date du jugement en appel n'a pas encore été communiquée.
Publié le
Mise à jour le 20.01.2016