Les violences contre les médias continuent : plus de 60 journalistes arrêtés en moins d'une semaine

61 journalistes ont été arrêtés depuis le 14 avril 2006. Vingt d'entre eux sont toujours en détention préventive pour avoir participé à une manifestation contre les arrestations et la violence de la police. Plusieurs dizaines de reporters ont été gravement blessés alors qu'ils couvraient les manifestations contre le gouvernement. Reporters sans frontières dénonce les arrestations abusives dont sont victimes les professionels de l'information. Les forces des sécurité ont reçu l'ordre de tirer sur toute personne qui ne respecterait pas le couvre-feu et les médias indépendants n'ont pas pu obtenir de laissez-passer pour travailler librement. “Nous demandons aux autorités et aux forces de sécurité de cesser toute action violente contre les journalistes, qui sont actuellement dans l'impossibilité d'exercer leur profession”, a déclaré l'organisation qui demande la libération immédiate de tous les journalistes encore détenus. Le 19 avril 2006, alors que le gouvernement avait décrété un couvre-feu de 18 heures dans la capitale, les forces de sécurité ont tiré sur cinq journalistes qui couvraient une manifestation organisée à Jhapa (Ouest) par les sept principaux partis politiques. Ils sont gravement blessés. Le même jour, les autorités ont prolongé de trois mois la détention de Shyam Shrestha, rédacteur du Mulyankan Weekly, en vertu du Security Act. Treize autres journalistes ont été blessés à Panchthar (Est). Le 15, quinze journalistes avaient été blessés lors d'un rassemblement pour la liberté d'expression et la démocratie. Mahendra Bista, secrétaire général de la Fédération des journalistes népalais (FNJ) avait déclaré : « L'action de la police semblait préparée. La plupart des victimes sont blessées à la tête. C'est un acte barbare. » Depuis le 13 avril, le ministère de l'Information et de la Communication a exigé des opérateurs de télévision par câble qu'ils ne diffusent plus les programmes de la chaîne Kantipur TV (KTV) et des autres chaînes d'information. Plusieurs radios ont également été censurées. Enfin, l'Association mondiale des radiodiffuseurs communautaires (AMARC) et onze journalistes représentant dix organisations de médias ont condamné, le 19 avril, le renouvellement de l'Ordonnance sur les médias qui constitue une véritable menace pour la presse népalaise.
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Updated on 20.01.2016