Les proches de Syed Saleem Shahzad, journaliste assassiné en mai 2011, dénoncent une enquête au point mort

Dans deux interviews accordées à Reporters sans frontières, des proches de Syed Saleem Shahzad, journaliste d’investigation du quotidien en ligne Asia Times, retrouvé mort dans sa voiture, le 31 mai 2011, dans la région du Punjab, dénoncent l’absence de volonté des autorités pour faire aboutir leur investigation. "Nous tenons à exprimer notre soutien aux proches de Syed Saleem Shahzad et appelons les autorités à garantir leur sécurité. Plusieurs d’entre eux se sentent abandonnés dans une procédure judiciaire qui n’est pas sans risque pour les témoins. Les autorités ne peuvent les laisser sans protection", a déclaré Reporters sans frontières. "Elles doivent corriger au plus vite les lenteurs actuelles dans l’enquête et mettre tout en œuvre pour faire la lumière sur l’assassinat du journaliste d’Asia Times." Dans deux interviews accordées à Reporters sans frontières, les 20 et 22 juillet 2011, Hamza Ameer, beau-frère du journaliste, et Muhammad Faizan, ami et collègue, rendent compte du climat d’intimidation auquel ils doivent faire face. Selon eux, l’enquête est au point mort. Muhammad Faizan rapporte que des inconnus, heureusement chassés par sa femme qui a donné l’alerte, on tenté de pénétrer dans leur maison alors qu’il se trouvait à la morgue pour identifier le corps de Syed Saleem Shahzad. Il dénonce une tentative d’intimidation. Hamza Ameer se dit inquiet suite à certaines rumeurs qui ternissent l’image du journaliste, traçant de lui un portrait d’"agent secret" à la solde de pays étrangers et l’accusant d’avoir entretenu des relations étroites avec les taliban : "nous voulons que son nom et son travail soient respectés par le gouvernement et par le public, car il est mort à cause de son métier." Hamza Ameer dénonce également "le manque de coordination entre la police d’Islamabad et l’équipe d’investigation de la région de Punjab, où le corps de Syed Saleem Shahzad a été retrouvé". Le Pakistan a été le pays le plus meurtrier au monde pour les journalistes en 2010, avec onze professionnels des médias tués en lien avec leur travail. Sept journalistes ont été tués au Pakistan depuis le début de l’année.
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Mise à jour le 20.01.2016