Les pressions contre Wikileaks s’intensifient, le site lance un appel

Le site Internet WikiLeaks, victime de cyberattaques et de la défection de plusieurs hébergeurs, a appelé, le 5 décembre 2010, ses supporters du monde entier à créer des sites miroirs : "Wikileaks subit actuellement de sérieuses attaques. Afin d’empêcher Wikileaks de complètement disparaître d’Internet, nous avons besoin de votre aide. Si vous disposez d’un serveur unix qui héberge un site et si vous voulez allouer une partie de vos ressources d’hébergement à WikiLeaks, vous pouvez nous aider". La procédure à suivre est détaillée ici : http://wikileaks.ch/mass-mirror.html - créer un compte où les administrateurs de Wikileaks peuvent télécharger des fichiers utilisant de préférence RSYNC+SSH ou FTP - Mettre votre clé SSH sur ce serveur ou créer un compte FTP - Créer un hôte virtuel sur votre serveur web, qui pourrait par exemple s’appeler wikileaks.votrenomdedomaine.com - Envoyer l’adresse de votre serveur à Wikileaks et leur spécifier la manière dont ils peuvent y télécharger des fichiers (en remplissant un formulaire disponible via le lien ci-dessus). WikiLeaks précise qu’il se chargera d’actualiser les sites dès qu’il publiera de nouvelles informations. Un site miroir est une copie intégrale d'un site principal, il présente les mêmes informations et fichiers que ce site. Etablir des sites miroirs vise à répartir la charge en termes de bande passante et d'accès concurrents. Cela permet de réduire la charge du serveur hébergeant le site principal en répartissant cette charge sur les serveurs accueillant les sites miroirs. Selon les dernières informations, WikiLeaks était consultable depuis la Suisse à l’adresse www.wikileaks.ch, contrôlée par le Parti pirate suisse, qui estiment le nombre de visites à 3000 par secondes. Des centaines de sites miroirs auraient déjà vu le jour. Par ailleurs, le gouvernement américain a ordonné, vendredi 3 janvier, à ses différentes entités de prendre des mesures pour que leurs employés non autorisés ne puissent plus avoir accès à WikiLeaks depuis leurs ordinateurs professionnels, une mesure mise en place quelques heures plus tard par la bibliothèque du Congrès, qui bloque désormais l’accès à WikiLeaks. Le Bureau du budget de la Maison blanche a rappelé que "chaque employé et chaque sous-traitant du gouvernement fédéral a l’obligation de protéger les informations confidentielles" et que les fuites n’ont pas eu pour effet de déclassifier les documents. Le même jour, l’armée américaine a mis en ligne sur le réseau Internet utilisé par ses troupes en Irak – NIPRNet - un avertissement contre la consultation des documents publiés par Wikileaks : "En vertu des règles du ministère de la Défense, (...) le personnel doit éviter de consulter sur le NIPR des articles des publications de Wikileaks". Alors que les internautes du monde entier ont accès auxdits documents, Reporters sans frontières considère ces directives comme une atteinte au droit d’être informé. Autre coup dur pour Wikileaks : le service de paiment en ligne PayPal, basé aux Etats-Unis, a décidé de suspendre son compte, justifiant sa décision par ses conditions d’utilisations qui interdit l’usage de son service "pour encourager, promouvoir ou faciliter toute activité illégale". WikiLeaks chercherait désormais à récolter les donations via un compte de la Banque postale suisse au nom de Julian Assange, et un système islando-suisse de paiement par carte de crédit. Mais la Poste suisse serait en train de "revoir sa relation" avec Assange, qui devrait avoir à prouver qu’il a obtenu le droit de résider en Suisse, vit près de la frontière suisse, ou possède une propriété ou une entreprise en Suisse s’il souhaite conserver ce compte en banque. L’arrestation de Julian Assange serait désormais imminente si l’on en croit le quotidien britannique Times. La Suède a annoncé, le 3 décembre, avoir complété son mandat d’arrêt à l’encontre du fondateur de WikiLeaks, poursuivi pour “crimes sexuels”. L’un de ses avocats, Mark Stephens, a déclaré samedi 4 décembre à Reporters sans frontières qu’une dizaine de jours était en général nécessaires entre l’émission du mandat et sa réception par la police britannique, sauf si Julian Assange "faisait l’objet d’un traitement différent". Dans un chat sur le site du quotidien espagnol El Pais, Assange a fait état de centaines de menaces de mort, à son encontre, mais aussi contre ses avocats et ses enfants.
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Updated on 25.01.2016