Les locaux d'un journal brûlés par des fondamentalistes islamistes

Suite à l'incendie criminel qui a détruit une partie des locaux du quotidien This Day à Kaduna, dans le nord du pays, Reporters sans frontières a demandé au gouverneur de l'Etat de prendre des mesures concrètes afin de garantir la liberté de la presse dans cette partie du territoire.

Reporters sans frontières a protesté contre l'incendie criminel qui a détruit une partie des locaux du quotidien This Day à Kaduna, dans le nord du pays. "Il est de plus en plus difficile pour les journalistes de travailler dans le nord du pays. Plusieurs d'entre eux ont déjà été agressés ou menacés par des fondamentalistes islamistes ou par les forces de l'ordre. Les autorités locales doivent prendre des mesures concrètes afin de garantir la liberté de la presse dans cette partie du territoire", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé au gouverneur de l'Etat de Kaduna, Alhaji Ahmed Makarfi. Le 20 novembre 2002, quelques centaines de musulmans, arrivés en bus, ont brûlé le bureau de Kaduna du quotidien This Day (basé à Lagos). Personne n'a été blessé dans l'incendie. Un peu plus tôt dans la matinée, des jeunes avaient détruit tous les exemplaires du quotidien au dépôt du journal à Kaduna. Les agresseurs reprochaient au journal d'avoir publié, le 16 novembre, un article affirmant que le prophète Mahomet aurait "probablement choisi une épouse" parmi les candidates au concours Miss Monde qui doit se dérouler le 7 décembre au Nigeria. Dès la publication de cet article, plusieurs organisations confessionnelles avaient protesté vivement et appelé à des sanctions contre le quotidien. Le Conseil suprême de l'implémentation de la Charia au Nigeria avait notamment affirmé que "This Day a déclaré la guerre totale à l'Islam, donc les musulmans devraient aussi déclarer la guerre à ce journal". L'organisation avait également appelé à un boycott publicitaire. La veille de l'incendie, la direction de This Day avait publié un rectificatif pour s'excuser auprès des musulmans et préciser que la publication de cet article était une erreur et n'aurait jamais dû se produire. Selon le quotidien local Daily Trust, les services de sécurité fédéraux auraient convoqué le directeur de This Day, Nduka Obaigbena.
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Updated on 20.01.2016