Les journalistes palestiniens toujours pris pour cibles par Tsahal

« Les photojournalistes palestiniens sont toujours les cibles de Tsahal. Depuis le début du mois d’avril, au moins trois d’entre eux ont été arrêtés et deux autres ont été agressés par l’armée israélienne. Ces incidents doivent cesser. L’armée israélienne doit ouvrir des enquêtes et sanctionner les soldats impliqués », a condamné l’organisation. Le 2 mai 2010, Muammar Jamil Awad, photojournaliste de l’agence de presse palestinienne Wafa, a été visé par une grenade lacrymogène lancée par un soldat israélien, alors qu’il couvrait la manifestation hebdomadaire organisée à Beit Jala (village situé à 10 km du sud de Jérusalem) contre la construction du mur de séparation. Blessé à la tête, il a directement été conduit à l’hôpital de Sheari Tzedek à Jérusalem. Le 24 avril 2010, Najeh Al-Hashlamoun, photographe de l’agence ABA, a été interpellé par l’armée israélienne, alors qu’il couvrait les affrontements entre des Palestiniens et l’armée israélienne dans le village de Beit Omar, au nord de la ville d’Hébron. Les affrontements faisaient suite à la confiscation des terrains agricoles appartenant à des citoyens palestiniens. Un soldat s’est approché et a confisqué la caméra de Najeh Al-Hashlamoun. Ce dernier a été relâché 45 minutes plus tard. Le 23 avril 2010, Muhib Al-Barghouti, photographe du journal Al-Hayat Al-Jadida, a été interpellé par l’armée israélienne, alors qu’il couvrait la manifestation hebdomadaire contre le mur, à Bili’n (à côté de Ramallah). Interrogé, il a été relâché le lendemain à 8 heures. Au cours de la manifestation, Abbas Al-Moumni, photographe de l’AFP, a, quant à lui, été blessé par un tir de l’armée israélienne. Le 9 avril 2010, Haytham Al-Khatib, photographe du site Al-Lajna Al-Sha’biya (la Ligue populaire) et de l’association Les amis de la liberté et de la justice, a été arrêté par l’armée israélienne, alors qu’il couvrait la manifestation hebdomadaire à Bili’n. Interrogé par Reporters sans frontières, Haytham Al-Khatib a déclaré : « Ils m’ont emmené dans un camp militaire. Alors que j’étais menotté dans le dos, il m’ont frappé. J’ai été relâché vers minuit. » Dans le même contexte, l’armée israélienne a interdit à plusieurs cameramen et photographes palestiniens de couvrir, le 26 avril 2010, les affrontements entre des jeunes Palestiniens et des soldats israéliens dans le village de Beit Awa (district d’Hebron, au sud de la Cisjordanie), suite à la perquisition menée par l’armée israélienne au domicile d’un militant des Brigades Izz Al-Din Al-Qassam, branche armée du Hamas. Reporters sans frontières rappelle que les forces de défense israéliennes sont toujours sur la liste 2010 des prédateurs de la liberté de la presse, publiée le 3 mai dernier. On recense au moins 33 journalistes palestiniens agressés physiquement et blessés par des soldats israéliens au cours de l’année 2009, et déjà plus de 30 depuis le début de l’année 2010.
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Updated on 20.01.2016