Les journalistes, cibles des violences

Reporters sans frontières condamne vivement les violences policières à l’encontre des journalistes qui couvrent les manifestations. Il est difficile de connaître avec précision le nombre de journalistes interpellés ou arrêtés, le nombre de professionnels de l’information visés par la violence policière, au cours des dernières 48 heures. D’après les dernières informations recueillies par Reporters sans frontières, plus d’une douzaine de journalistes ont été arrêtés. L’organisation exhorte les autorités égyptiennes à permettre aux journalistes de faire leur travail, sans crainte d’être arrêtés ou agressés par des forces de l’ordre, censées les protéger. L’organisation demande la libération immédiate de l’ensemble des professionnels de l’information toujours détenus et la fin des blocages des communications. Il est essentiel que le peuple égyptien puisse avoir accès à des informations fiables sur les événements de ces derniers jours. Reporters sans frontières rappelle que les Etats-Unis ont notamment appelé l’Egypte à ne pas perturber le fonctionnement des réseaux sociaux sur Internet. Hillary Clinton a également exprimé sa préoccupation suite à l’arrestation de journalistes. Quant à la France, elle a appelé les autorités égyptiennes à respecter les libertés publiques, notamment la liberté d'expression. - Le 26 janvier vers 18 heures, Mohamed Effat, journaliste pour le Daily News, a été arrêté. Il a été emmené au commissariat de Qasr el-Nil, avant d’être transféré à celui de Nasr City. - Le 26 janvier vers 1 heure du matin, le cameraman de APTN (Associated Press Television News), Haridi Hussein, et son assistant, Haitham Badry, ont été arrêtés alors qu’ils filmaient les affrontements qui opposaient manifestants et forces de l’ordre, alors même qu’ils avaient des cartes de presse délivrées par les autorités égyptiennes. Ils ont été libérés le 27 janvier au matin. - Le 25 janvier dans la soirée, un photographe de AP, Nasser Gamal Nasser, a été atteint au visage par une pierre lancée par un policier, alors qu’il couvrait les manifestations. Bilan : pommette droite fracturée et appareil photo détruit. - Le 25 janvier dans la soirée, le journaliste du Guardian, Jack Shenker, a été interpellé après avoir été violemment frappé par des policiers en civil, alors qu’il couvrait les manifestations (lire son témoignage : http://www.guardian.co.uk/world/2011/jan/27/egypt-riot-security-force-action?&) - Le 25 janvier dans la soirée, trois journalistes du quotidien Ash-Shourouq, Ahmed Bihnassawi, Ahmed Abdel Latif et Imen Hilal, ont été violemment pris à partie par des policiers. Ahmed Bihnassawi a été blessé à la tête par un officier qui s’est confisqué son appareil photo. Imen Hilal a été agressée par un officier alors qu’elle couvrait les manifestations devant la société Sidnawi. Après l’avoir frappée au visage, le policier a détruit son matériel photo. - Amru Salaheddin, photographe pour le quotidien d’opposition Al-Wafd, a été arrêté le 27 janvier, ainsi que Ibrahim Mamdouh Siam de Radio Horytna, Samuel Al-Ashy de l'agence de presse Reuters, Abdel Rahman Izz ad-Din Imam de Al-Doustour. Ont également été arrêtés le rédacteur en chef adjoint du magazine Al-Idhaa wa Al-Tilfaza, Sami Al-Belchy, et Sherif Arif, rédacteur en chef adjoint de Al-Ahrar, ainsi que Mohamed Abdul Quddus et Karim Mahmoud, membres du Syndicat des journalistes. Facebook et Twitter seraient bloqués de manière intermittente. Les communications téléphoniques sont bloquées, ce 27 janvier, à Suez et dans sa région, du fait des nombreux rassemblements organisés, en raison de la mort de trois manifestants suite à des affrontements dans cette ville portuaire le 26 janvier.
Publié le
Updated on 20.01.2016