Les journalistes actuellement emprisonnés sont en danger

« La récente exécution de cinq militants politiques ne fait que renforcer notre inquiétude sur le sort des nombreux journalistes toujours incarcérés. Arbitrairement arrêtés, ils ont été injustement condamnés ou sont toujours dans l’attente de leur jugement. Privés de soins, ils sont pour la plupart toujours à l’isolement. Ceux qui ont bénéficié d’une libération conditionnelle continuent d’être harcelés par la police, d’être convoqués ou d’être menacés par téléphone : la répression ne se relâche pas. La Haut-Commissaire aux droits de l’homme ne peut plus garder le silence. Un rapporteur spécial des Nations unies doit être dépêché de toute urgence », a déclaré Reporters sans frontières. La santé des journalistes incarcérés ne cesse de se détériorer. Malades, les journalistes Emadoldin Baghi, Badrolssadat Mofidi, Mahbobeh Karami, Said Matinepour et Hanghameh Shahidi (http://fr.rsf.org/iran-plusieurs-journalistes-gravement-01-04-2010,36913.html ont besoin de recevoir des soins de toute urgence. Selon leurs familles, les agents du ministère des Renseignements et les Gardiens de la Révolution n’autorisent pas le transfert des journalistes malades dans des hôpitaux, et ce malgré l’avis des médecins de la prison. En parallèle, plusieurs journalistes ont été transférés vers d’autres lieux de détention. En autre, depuis deux semaines, le ministère des Renseignements convoque tous les journalistes du pays pour leur demander de s’engager, par écrit, à ne pas participer aux manifestations du premier anniversaire de la seconde présidence de Mahmoud Ahmadinedjad, le 12 juin prochain, à ne pas les couvrir et à ne diffuser aucune information relative à d’éventuelles protestations. La situation des journalistes ne cesse d’empirer depuis juin 2009, avec plus d’une vingtaine de journaux fermés, et autant de sites d’informations bloqués. Plus de 3000 journalistes se retrouvent au chômage, du fait notamment de la crainte des directeurs de journaux d’embaucher d’anciens collaborateurs de journaux réformateurs ou ayant été incarcérés. Sans parler des pressions directes des autorités. « Les deux prédateurs de la liberté de la presse que sont l’ayatollah Ali Khamenei et Mahmoud Ahmadinedjad (http://fr.rsf.org/predator-abdallah-ibn-al-saoud,37169.html)ont instauré un véritable régime de la terreur. Ils ont réussi à priver un pays de ses journalistes, et les Iraniens de leur droit de savoir », a déclaré Reporters sans frontières. Par ailleurs, la journaliste Henghameh Shahidi a été condamnée, le 8 mai dernier, à six ans de prison ferme pour “propagande contre le régime“, “participation à des rassemblements illégaux“ et “action contre la sécurité nationale“.
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Updated on 20.01.2016