Les forces de l'ordre entravent l'information

Reporters sans frontières s'inquiète d'un clivage de plus en plus prononcé entre des régions où les journalistes peuvent exercer leur métier en toute liberté et en toute sécurité, comme New Delhi et Mumbai, et d'autres, à l'image de la province de Chhattisgarh, où ils sont soumis à des risques et des dangers grandissants, établissant, de fait, une situation à deux vitesses concernant la liberté de la presse en Inde. Certaines parties du territoire indien semblent malheureusement échapper à l'État de droit. L'impunité, les abus policiers, le pouvoir de potentats locaux, qui régulièrement entravent le travail des médias, sont des maux que doit combattre avec énergie la plus grande démocratie du monde. L'organisation condamne ainsi les actes d'agressions et de harcèlement dont sont victimes les journalistes qui essaient de se rendre dans le district de Dantewada (Chhattisgarh), pour couvrir le conflit entre les insurgés maoïstes et les autorités. Sur la radio communautaire pour telephone portable, CGnet Swara, les journalistes citoyens ont dénoncé le comportement criminel des forces de sécurité qui pillent, violent et assassinent les ethnies tribales dans 3 villages y compris Tadmetla (district de Dantewada). Plusieurs journalistes ont ainsi tenté de s'y rendre pour couvrir les atrocités. Naresh Mishra, correspondant de Zee TV, ainsi qu'un membre de l’Union professionnelle de journalistes de Chhattisgarh, essayaient d'accéder à l'épicentre des combats quand ils ont été violemment frappés, le 25 mars 2011, par une trentaine des personnes. Ils étaient accompagnés par deux autres journalistes locaux, Azad Saxena et Venu Gopal, qui ont, quant à eux, disparu pendant plusieurs heures. Supriya Sharma, journaliste du Times en Inde a été bloqué à l'entrée du village et le rédacteur du Bastar Impact, Suresh Mahapatra accompagné d'un groupe de reporters ont, quant à eux, été violemment refoulés. La police a percuté le véhicule qu'ils conduisaient pour les dissuader d'avancer, et a ensuite lancé un faux mandat d'arrêt contre eux.
Publié le
Updated on 20.01.2016