Les états généraux de la communication doivent marquer le début d'une nouvelle ère pour la presse

Les états généraux de la communication se sont achevés, le 31 mars 2010, à Niamey, après trois jours de débats. Reporters sans frontières souhaite que l'événement serve à restaurer la liberté de la presse dans le pays et à poser les bases d'une nouvelle relation entre médias et pouvoir. "Les médias nigériens viennent de traverser quelques années noires, subissant l'autoritarisme d'un pouvoir qui ne les tenait pas en odeur de sainteté. C'est pourquoi nous attendons de ces états généraux de la communication, qui interviennent peu après un changement de régime, qu'ils marquent le début d'une nouvelle ère pour la presse", a déclaré Reporters sans frontières. "Nous saluons la réouverture de la Maison de la presse de Niamey et l'examen d'un avant-projet de loi portant sur la dépénalisation des délits de presse. Nous attendons cependant que ces gestes se traduisent par une amélioration concrète du climat dans lequel travaillent les professionnels de l'information", a poursuivi l'organisation. Le 29 mars, premier jour des états généraux, la junte au pouvoir au Niger a annoncé la réouverture de la Maison de la presse, fermée depuis l'été 2008 par le précédent gouvernement. "On vient de rétablir la vérité et de réparer une injustice. La suspension avait brisé l'élan que nous avions depuis notre création. Nous souhaitons désormais relancer l'activité de la Maison et retrouver la sérénité", a déclaré à Reporters sans frontières le président de la Maison de la presse, Abdourahamane Ousmane. L'avant-projet de loi sur la presse discuté et adopté par les participants supprime les peines de prison pour les journalistes. "Si cette réforme constitue une avancée certaine, les nouvelles autorités doivent s'assurer, avant l'adoption finale de la loi, que les amendes infligées aux journalistes ou aux organes de presse ne soient pas asphyxiantes. De même, elles doivent veiller à ce que les journalistes soient véritablement à l'abri de l'emprisonnement en ne retombant pas d'une façon ou d'une autre sous les dispositions du code pénal, sans quoi la réforme législative ne serait qu'un trompe-l'oeil", a conclu Reporters sans frontières. Ces états généraux étaient initialement prévus du 25 au 27 février dernier, quand Mamadou Tandja était encore président de la République. Ils avaient été annulés suite au coup d'Etat mené par des militaires putschistes, le 18 février, mettant fin au régime de l'ancien chef de l'Etat.
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Updated on 20.01.2016