Les deux journalistes et le patron de presse ont été libérés

Les trois prévenus ont été libérés le 29 mai, après avoir passé plus d'une semaine en détention préventive à la prison civile de Kollo. Un des deux journalistes a toutefois été condamné à quatre mois de prison avec sursis.

29.05.2002 – Les deux journalistes et un leader de l'opposition libérés Abarad Moudour Zakara et Seïni Oumarou Sanoussi Jackou ont été condamnés à quatre mois de prison avec sursis, et 100 000 francs CFA d'amende (environ 153 euros) pour avoir "diffamé" le ministre du Commerce. Dans l'affaire d"incitation à la haine ethnique", M. Jackou et Abdoulaye Tiémogo ont été relaxés. _______________________________________________________________ 22.05.2002 - Deux journalistes et un patron de presse incarcérés à Niamey Reporters sans frontières a protesté contre l'arrestation des directeurs de publication de deux hebdomadaires privés, Abdoulaye Tiémogo, du Canard Déchaîné et Abarad Mouddour Zakara, de La Roue de l'histoire. Ce dernier a été arrêté et placé en garde à vue, le 18 mai 2002, suite à une plainte pour "diffamation" du ministre du Commerce, Seïni Oumarou. Sanoussi Jackou, propriétaire du journal et président d'un petit parti d'opposition, le Parti Nigérien pour l'autogestion (PNA), a également été arrêté, le 17 mai, pour cette même affaire. Quant à Abdoulaye Tiémogo, il a été placé en garde à vue le 17 mai, une semaine après avoir animé un débat sur la station privée Tambara FM, au cours duquel M. Jackou avait accusé le Premier ministre, M. Hama Amadou, d'exercer une discrimination ethnique et régionaliste dans la nomination des hauts fonctionnaires de l'État. Les trois hommes ont été placés en détention provisoire à la prison civile de Niamey le 21 mai, dans l'attente de leur jugement prévu le 24 mai. Ils risquent une peine de six mois à deux ans de prison. "Ces journalistes n'ont rien à faire en prison. Nous vous rappelons que l'incarcération comme sanction d'un délit de presse est considérée par les Nations unies comme une violation grave des droits de l'homme", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières, dans un courrier adressé au ministre de la Communication, M. Mamane Sani. L'organisation lui a demandé de saisir les autorités compétentes pour que les journalistes soient libérés immédiatement. L'année dernière, a rappelé Reporters sans frontières, Abdoulaye Tiémogo a passé quarante-huit jours à la prison civile de Niamey. Le 19 octobre 2001, il avait été condamné à six mois de prison pour "diffamation" par le tribunal de première instance de Niamey. Le ministre de l'Agriculture, Wassalké Boukari, avait porté plainte contre le Canard Déchaîné suite à la parution d'un article affirmant qu'il avait détourné 200 millions de francs CFA (environ 305 000 euros) d'une zone aurifère dans l'ouest du pays. Le ministre avait retiré sa plainte à l'ouverture du procès en appel.
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Mise à jour le 20.01.2016