Les carabiniers disent avoir identifié l'agresseur du photographe Víctor Salas, sans donner son nom

Photographe de l'agence espagnole EFE, Víctor Salas a été grièvement blessé à l'œil par un carabinier à cheval lors d'une manifestation, le 21 mai 2008, devant le siège du Congrès national à Valparaíso. L'organisation espère que le militaire sera identifié et condamné, comme s'y est engagé le commandement des carabiniers.

Reporters sans frontières accueille avec prudence l'annonce des carabiniers, le 17 juillet 2008, selon laquelle l'agresseur de Víctor Salas aurait été identifié. D'après le général Jaime Vasconcellos, préfet des carabiniers de Valparaíso, le nom et le grade de l'agent suspecté d'avoir grièvement blessé le photographe de l'agence EFE ont été communiqués à la justice militaire. Le 11 juillet, Alfredo Morgado, l'avocat de Victor Salas, a demandé que l'enquête soit confiée à la police civile. Le général Vasconcellos n'a opposé aucune objection à cette demande. Víctor Salas avait été très grièvement blessé à l'œil après avoir reçu un coup de cravache métallique d'un carabinier à cheval, le 21 mai dernier à Valparaíso, où il couvrait une manifestation devant le Congrès. “Donner le nom d'un suspect ne signifie pas le condamner. Pourquoi les carabiniers passent-ils sous silence l'identité de l'agresseur présumé de Víctor Salas ? Si la nouvelle est avérée, nous espérons que justice sera rendue rapidement. Nous souhaitons également un prompt rétablissement à Víctor Salas”, a déclaré Reporters sans frontières. _________________________________ 12.07.07 - Agression du photographe Víctor Salas : “La hiérarchie des carabiniers semble chercher à gagner du temps”
Reporters sans frontières ne se satisfait pas des simples promesses de sanctions que le corps des carabiniers compteraient engager contre certains de ses agents, suite à l'agression du photographe Víctor Salas, le 21 mai 2008 lors d'une manifestation à Valparaíso. Selon l'agence espagnole EFE, pour laquelle le journaliste travaille, les carabiniers devraient prendre des mesures disciplinaires contre “sept ou huit” (voire neuf selon certaines versions) carabiniers présents à cette manifestation. Dans une lettre adressée à la direction d'EFE, le corps des carabiniers assure avoir identifié le policier à cheval qui a infligé un coup de cravache métallique à Víctor Salas, le blessant très grièvement à l'œil. Mais curieusement, alors que l'Union des photographes et des cameramen a transmis à la hiérarchie des clichés du carabinier incriminé (voir l'image ci-dessous), celle-ci prétend ne pas pouvoir nommer l'individu en question. “Nous continuons de trouver suspecte l'attitude du corps des carabiniers dans cette affaire. Outre qu'il semble incapable de dire si l'un de ses hommes, photo à l'appui, a été identifié ou non, pourquoi parle-t-il maintenant de sanctionner plusieurs agents, dont il est tout aussi incapable de donner le nombre exact ? Les carabiniers semblent chercher à gagner du temps, faute de sanctionner réellement l'un des leurs”, a déclaré Reporters sans frontières. Directeur d'EFE Chili, Manuel Fuentes a confié à l'organisation que Víctor Salas devrait bientôt subir une troisième opération, susceptible de déterminer le niveau de perception que son œil droit pourrait récupérer. ______________________________ 02.07.08 - Le carabinier suspecté de l'agression d'un photographe au mois de mai n'a toujours pas été identifié
Reporters sans frontières est inquiète des lenteurs dans l'enquête sur l'agression de Víctor Salas, grièvement blessé lors d'une manifestation à Valparaíso (Ouest), le 21 mai 2008. Le photographe de l'agence de presse espagnole EFE avait reçu en pleine face un coup de cravache métallique d'un carabinier à cheval, et les médecins qui l'avaient opéré avaient pronostiqué une perte fonctionnelle et organique de l'œil droit. Malgré les promesses de la hiérarchie, le carabinier suspect n'a toujours pas été identifié, un mois et demi après l'agression, selon une information de la station Radio Nuevo Mundo. “Le commandement des carabiniers dispose forcément d'un recensement de ses effectifs, présents à la manifestation de Valparaíso du 21 mai dernier. L'enquête ne semble pas si difficile à mener et il est impensable qu'en un mois et demi, l'auteur de l'agression contre Víctor Salas n'ait jamais été identifié et convoqué. L'esprit de corps n'autorise en rien à se soustraire à la justice et nous demandons au gouvernement d'intervenir”, a déclaré Reporters sans frontières. -------------------------------------------------------------------- 22.05.08 - Un photographe de l'agence EFE risque de perdre un oeil après une agression policière lors d'une manifestation
Reporters sans frontières est scandalisée par l'agression dont a été victime Víctor Salas, photographe de l'agence espagnole EFE, alors qu'il couvrait une manifestation le 21 mai 2008 à Valparaíso (ouest de Santiago). Le journaliste, hospitalisé, risque de perdre l'usage d'un œil après des coups de cravache métallique reçus d'un carabinier à cheval. “Ce n'est malheureusement pas la première fois que les forces de l'ordre s'en prennent violemment aux médias dans le cadre d'opérations de maintien de l'ordre. Nous soutenons la demande de la direction d'EFE au Chili, pour que soit identifié et puni le carabinier à l'origine des coups portés sur Víctor Salas. Comment ce représentant de l'ordre a-t-il pu agir avec aussi peu de discernement ? L'enquête devra répondre à cette question”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 21 mai, des militants politiques et syndicaux, des étudiants et des employés du secteur de la santé ont défilé aux abords du Congrès national, à Valparaíso, au moment où la présidente de la République, Michelle Bachelet, venait y présenter ses comptes annuels. D'après le général Jaime Vasconcelos, le chef de l'unité locale des carabiniers cité par la presse chilienne, des incidents ont éclaté lorsque des manifestants ont tenté de franchir des barrières de sécurité. La répression a fait trois blessés et une centaine de personnes ont été arrêtées. Alors qu'il photographiait les événements, Víctor Salas a été atteint de coups de cravache métallique à l'œil et à l'arcade sourcilière lors d'une charge de carabiniers à cheval. Le photographe a dû être hospitalisé dans une clinique de la ville voisine de Viña del Mar, où les médecins ont diagnostiqué “une contusion oculaire sévère de l'œil droit, avec risque de perte fonctionnelle et organique, avec un pronostic réservé”. Víctor Salas a été transféré dans un hôpital de Santiago compte tenu de la gravité de son état. Le directeur de l'agence EFE au Chili, Manuel Fuentes, a promis d'engager des poursuites. Le commandement des carabiniers a promis de mener une enquête interne. Le 30 mai 2006, huit journalistes avaient été blessés, pour certains grièvement, à la suite de manifestations étudiantes durement réprimées devant le palais présidentiel de La Moneda à Santiago. En décembre suivant, des partisans de l'ancien dictateur Augusto Pinochet, décédé le 10 du mois, s'en étaient pris à des journalistes. La présidente Michelle Bachelet avait condamné ces agressions et réclamé des poursuites. Víctor Salas a été lauréat 2007 du prix national de photographie, remis annuellement par l'Association des photographes et reporters d'images du Chili.
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Updated on 20.01.2016